Des mesures comme la vaccination généralisée et une information vaccinale sur les personnes selon les endroits où elles vont (le "pass"), peuvent être saisies par la société de manière positive ou neutre. Pas dans la France bonapartiste de Macron. Et celui-ci n'a en rien essayé : le 12 juillet au soir passe, fin de la gratuité des tests, licenciement des soignants, etc., ont été ouvertement présentés comme des mesures punitives destinées à évaluer le "civisme" - version gauloise et grotesque de la "note de vie sociale" de M. Xi Jinping.
Le pire de cette politique se déploie dans les anciennes colonies : Martinique, Guadeloupe, Réunion, Tahiti, Guyane. 1) la santé publique y est sinistrée et la vaccination a été sous-organisée jusqu' à présent, 2) utilisant le caractère meurtrier de l'épidémie dont il est responsable, l’État français conçoit et présente les mesures d'urgence sanitaire comme punitives, policières, et ne recourant en aucun cas à la participation des gens, les "indigènes" étant rendus responsables de la situation, 3) du coup, la vaccination est perçue comme un acte autoritaire - elle le devient : comment ne pas comprendre que des populations qui ont subi le chlordécone ou Mururoa ne puissent pas faire confiance à un produit apporté par le même appareil d’État oppresseur et méprisant, qui s'est toujours foutu de leur vie ?
Alors, en effet, des thèmes "antivax" non fondés scientifiquement apparaissent dans les prises de position syndicales à la Guadeloupe et dans les autres "outremers".
Et, d'une seule voie, les bonnes consciences de la gauche "vaccinale" métropolitaine se mettent à hurler : ouh les vilains, ouh les antivax, ouh les complotistes, ouh les ... antisémites ?
Ces hurlements sont partie intégrante du bonapartisme néocolonial et ne servent en rien la défense de la vaccination.
Il arrive que les opprimés disent des conneries. Désolé, mais il faut rester avec eux, à leurs cotés contre l'oppresseur. Surtout pas de leçons de morale outragées, ça suffit, ça ne fait que du mal et c'est contre-productif. C'est seulement comme ça qu'on se met en état de combattre les conneries d'où quelles viennent.
Cette leçon "d'outre mer" a une portée plus générale en France : le problème sanitaire n°1 ne réside pas dans les "antivax", mais dans celui dont ils sont le reflet inversé, Macron. La "vaccination" n'est ici rien d'autre que l'alibi de l'union sacrée, de l'engagement aux côtés du pouvoir contre le droit du travail, les précaires et les jeunes. Ce n'est pas une position sanitaire, c'est une position politique d'union sacrée, qui n'a plus rien de sanitaire et qui dessert la vaccination.