Retenez ces noms : Sergueï Mikhaïlouk, Viatcheslav Korsakov et Edouard Korobenko, ce sont les « juges ». Sur la première vidéo ci-dessous ils viennent de finir la lecture du verdict. Ils quittent précipitamment la salle dès qu’Oleg Sentsov et Alexandre Koltchenko entonnent l’hymne ukrainien, hymne de liberté, hymne national chanté par l'anarchiste et le cinéaste pour annoncer que la bataille ne fait que commencer.
Car elle ne fait que commencer. 20 ans et 10 ans ? C'est le signe d'un pouvoir qui veut faire le fort parce que monte sa peur. De son propre peuple, du peuple ukrainien, et des habitants de toutes nationalités de Crimée.
Toutes les caractéristiques d'un procés stalinien en mode grotesque - tenter de faire passer un cinéaste reconnu internationalement et un anarchiste antifasciste pour des "nazis ukrainiens", c'est digne du Ku Klux Klan faisant passer ses victimes pour des agents de la conjuration maçonnique ! - ont été réunies du côté de l'accusation. A quoi s'ajoute le caractère de démonstration poussive d'un impérialisme néocolonial et ethnique.
Toutes les caractéristiques de la défense héroïque des accusés populistes, libéraux, anarchistes, bolcheviks, mencheviks, socialistes-révolutionnaires, ukrainiens, juifs, géorgiens ... de l'empire des tsars, dénonçant les mauvais traitements dont ils sont les victimes, faisant du tribunal une tribune, étaient réunies du côté des accusés.
Cette contradiction résume la situation réelle. Elle sera dénouée, et pas en 20 ans, ni en 10 ans.
Oleh Sent'siv et Alexandr Koltchenko seront chaque jour qui passe le symbole vivant de la lutte contre l'Etat, contre l'arbitraire, contre l'absurde. La plaie ne se refermera pas tant qu'ils ne seront pas libres.
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