Plusieurs intervenants ici, dont moi, font parfois des comparaisons entre le régime actuellement au pouvoir en France et le nazisme.
L'image synthétique, du moins pour moi, du parallèle sarkozysme-nazisme est celle de policiers brutaux amenant vers leur destin, tels des animaux à l'abattoir, des sous-hommes (hier des Juifs, aujourd'hui des sans-papiers) ainsi définis par de monstrueux technocrates, sous les éructations d'un homme petit de taille mais grand de démagogie. Avec, en arrière-plan, la vision d'une cellule nauséabonde et de tortionnaires blafards prêts à acceuillir tous ceux qui oseraient ne pas être d'accord avec cet homme.
D'autres nous mettent en garde, avec raison sans doute, contre ces amalgames faciles et la dévalorisation d'un propos aussi grossier dans son analyse. Je me pose donc la question de ce qu'est vraiment le nazisme, et en quoi des parallèles peuvent se justifier, ou pas.
Des différentes analyses du nazisme que j'ai pu parcourir ici et là, je retiens tout particulièrement celle proposée par Jean-Claude Guillebaud dans "La Refondation du Monde", parut en 1999.
Je cite ce court et révélateur extrait:
Et Hitler martéla encore: "Seul l'homme plongé dans l'action prend conscience qu'il est l'essence de l'Univers....L'homme se méprend sur le rôle de sa raison. Elle n'est pas le siège d'une digintié particulière, mais tout simplement un moyen parmi d'autres dans la lutte pour la vie. L'homme est sur terre pour agir. C'est seulement quand il agit qu'il rempli sa destination naturelle".
La volonté monstrueuse exaltée par le nazisme se prétend affranchie, cette fois, des fatalités et déterminismes de l'Histoire. Elle veut brandir au milieu du monde la libre disposition du temps, de l'espace, des hommes et du destin. Elle est l'action promethéenne à l'état pur, l'activisme divinisé, capable de remodeler le monde à sa guise et d'engloutir, s'il le faut, un peuple entier dans le brouillard du crime. Ivre d'elle-même et sûre de sa puissance, elle se croit en mesure de tout choisir, y compris de récuser l'Histoire et d'en arrêter l'écoulement.
Peut-on y voir une résonnance avec la mentalité du régime actuel? A mon avis oui.
Cela dit, la comparaison ne peut guère d'étendre au-delà de ce que dit cet extrait, car une autre caractéristique fondamentale de la philosophie hitlérienne est le désir de retour à la matrice germanique originelle pré-judéo-chrétienne, la créaton d'un nouveau monde:
"Et bien, oui, proclame Hitler, nous sommes des barbares et nous voulons être des barbares. C'est un titre d'honneur. Nous sommes ceux qui rajeuniront le monde. Le monde actuel est près de sa fin. Notre tâche est de le saccager.... Je travaille au marteau et arrache tout ce qui est faible. Dans mes Burgs de l'ordre, nous ferons croître une jeunesse devant laquelle le monde tremblera. Une jeunesse violente, impérieuse, intrépide, cruelle.... C'est ainsi que je purgerai la race de ses milliers d'années de domestication et d'obéissance. C'est ainsi que je la rémènerai à l'innocence et à la noblesse de la nature; c'est ainis que je pourrai construire un monde neuf".
Très clairement aucun parallèle ici avec le sarkozysme, qui est plutôt proche et fidèle à la tradition chrétienne, heureux bénéficiaire des avantages et comforts de la société moderne et qui préfèrerait une jeunesse bien domestiquée et obéissante!
Le sarkozysme ne prétend pas vouloir créer un nouveau monde, celui-ci lui va très bien merci, il désire juste le plier à sa volonté tant que faire se peut.
Alors, le sarkozysme une version light du nazisme, avec son immoralité mais sans son projet fondateur? A vous de juger.
Billet de blog 28 décembre 2008
Sarkozysme et nazisme, parallèle réel ou amalgame facile?
Plusieurs intervenants ici, dont moi, font parfois des comparaisons entre le régime actuellement au pouvoir en France et le nazisme.L'image synthétique, du moins pour moi, du parallèle sarkozysme-nazisme est celle de policiers brutaux amenant vers leur destin, tels des animaux à l'abattoir, des sous-hommes (hier des Juifs, aujourd'hui des sans-papiers) ainsi définis par de monstrueux technocrates, sous les éructations d'un homme petit de taille mais grand de démagogie. Avec, en arrière-plan, la vision d'une cellule nauséabonde et de tortionnaires blafards prêts à acceuillir tous ceux qui oseraient ne pas être d'accord avec cet homme.D'autres nous mettent en garde, avec raison sans doute, contre ces amalgames faciles et la dévalorisation d'un propos aussi grossier dans son analyse. Je me pose donc la question de ce qu'est vraiment le nazisme, et en quoi des parallèles peuvent se justifier, ou pas.
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