Nous étions quelques miliers hier à défiler à Mâcon (35 000 âmes, Préfecture de Saône-et-Loire, 5 500 manifestants selon la gazette locale), entre 15h et 18h. Représentations les plus visibles: CGT et Attac, plus une foultitude de petits comités d'infirmères, d'enseignants, d'éducateurs, de fonctionnaires du CREPS local qui sera fermé d'ici peu, et bien sur notre propre banderolle des Foyers Ruraux, mouvement national d'éducation populaire, dont les subventions du ministère de l'Agriculture ont tout simplément été annulées (voir billet précédent sur ce blog à ce sujet).
Ce fut ma première manif depuis mon arrivée en France en 2000, et foi de Mâconnais on avait pas vu un tel monde depuis longtemps, pas même en 95. Ca me faisait drôle d'être là, banderolle en main, moi qui de par ma nature de travailleur indépendant considère comme plutôt inacceptable la prise en otage de la population au nom de revendications corporatistes qui ne la concernent pas. Même hier j'étais un peu géné par le fait que la manifestation a complètement bloqué un carrefour névralgique de la ville pendant près d'une heure, mais bon on assume.
Alors que faisais-je là? Je ne faisais évidemment pas grève ni ne revendiquais rien pour moi-même, j'étais là d'abord de part mon engagement dans les Foyers Ruraux et donc pas du tout d'accord avec le désir du régime de faire passer l'éducation populaire à la trappe (malgré les beaux discours de Sarko). J'étais là aussi, bien sur, pour protester contre ce régime énervé, authoritaire, policier, raciste. Contre l'hyperPrésident hyperPartisan, alors qu'il est supposé être le Président de tous les Français (que je ne suis pas, donc au moins je ne suis pas représenté par lui). Contre l'érosion des libertés et des droits de l'homme, contre le fait du Prince et la bananisation de ce pays qui mérite mieux que cela. Mais quand j'entends le discours syndical, je me dis que c'est pas gagné. Il est plus que temps que les responsables politiques de l'opposition fassent une analyse sérieuse de la situation et proposent autre chose que "plus de...." pour tout le monde, ce qui n'est que minable démagogie. Il faut revoir en profondeur le fonctionnement étatique, éducatif et économique de la France pour libérer les énergies, la créativité, l'envie de faire et la joie de vivre. Vaste programme...