Uleski, je trouve souvent tes billets jubilatoires, comme autant de pavés qui explosent avec entrain le carcan vaseux des sœurs anti-pensée aux jupons fétides : Bienséance et Bienpensance. Ces deux péronnelles ayant pignon sur rue dans le club de Médiapart (de plus en plus me semble-t-il) c'est un spectacle de choix de les voir glousser avec indignation et force trémoussements courroucés quand tu balances quelques scuds bien ajustés. Quant à tes proximités affirmées avec un Soral ou un Dieudonné, gens dont je suis fort éloigné mais que je ne confonds ni avec Satan ni avec Le Pen père et fifille, ma foi, c'est ton affaire.
Mais à propos du meurtre de Clément Méric tu t'égares complètement et non seulement je ne peux pas te suivre sur ce coup là mais je m'oppose frontalement à la façon dont tu reprends la thèse faux-cul qui voudrait qu'il s'agisse simplement d'un fait divers où une bagarre entre extrémistes a provoqué fortuitement la mort d'un des violents, la faute à pas de chance. Qu'est-ce que c'est que ce foutage de gueule ? Tu crois vraiment qu'on a fortuitement un poing américain dans son sac à dos ?
Le fait que les minables du PS profitent de l'occasion pour essayer de nous la jouer "regardez comme on est bien de gauche et bien indignés" avec du bla bla cousu de fil blanc n'est pas une raison pour que tu te laisses enfumer et deviennes enfumeur à ton tour. Réveille toi !
Lis plutôt ce témoignage sur Clément Méric, par son ancien prof.
Clément Méric était aux antipodes de la violence des skinheads (témoignage)
Par Amaury Chauou, professeur de classes préparatoires au lycée Kérichen, à Brest, qui a eu pour élève Clément Méric, assassiné mercredi dernier par un skinhead d'extrême-droite.
"Le ventre est encore fécond, d’où a surgi la bête immonde, et Clément est tombé. Combien de Clément faudra-t-il pour que l’on nous débarrasse sur la place publique de ces vautours de la démocratie qui prospèrent de ses bas morceaux ?
Brillant élève assidu à mon cours d’option Sciences-Po à Brest en 2012, Clément Méric, loin d’être un gros bras de l’extrême gauche militante, était avant tout un jeune intellectuel et un citoyen du monde sachant dire non. Non d’abord à la maladie, le cancer qu’il avait combattu durant sa classe de première avec une volonté de fer, forçant l’admiration. Non ensuite au conformisme de la pensée, la synthèse « molle ». J’ai souvenir d’avoir corrigé une de ses copies consacrée à l’Allemagne durant les années 1930 où transparaissaient une culture et une maturité politiques étonnantes pour son jeune âge. Admis à plusieurs instituts d’études politiques différents– le genre d’étudiant que tout jury de concours recherche–, Clément était naturellement parti à Paris pour parfaire sa formation rue Saint-Guillaume et faire vivre ses idées.
Qu’a-t-il trouvé sur les bords de Seine De jeunes étudiants engagés comme lui dans des combats intransigeants: contre l’homophobie, contre le racisme, contre l’antisémitisme, contre l’ultralibéralisme, contre les inégalités hommes/femmes. Il n’y a rien là du nihilisme que ses liens passés avec la CNT pourraient suggérer. Mais à Paris, à ses dépens, Clément a aussi expérimenté un climat de tensions depuis plusieurs mois palpable lors de débordements publics. La culture de l’occupation de la place publique l’animait certes, mais pour le tractage et les rites d’unité, bien loin de toute accoutumance au coup de poing auquel, du reste, sa menue silhouette et sa récente convalescence ne le prédisposaient pas.
Là était sans doute sa faiblesse: Clément, sous réserve des conclusions de l’enquête criminelle à venir, a croisé des spécialistes des violences urbaines, abonnés aux discours de rupture et de haine politique et sociale que profèrent certains éléments de la jeunesse française d’aujourd’hui.
La mauvaise rencontre lui a été fatale, mais sa voix demeure: s’il se revendiquait du mouvement social et s’il combattait les idées des groupuscules d’extrême droite, la personnalité de ceux qui crachent à la figure de la République et rêvent de troisième voie lui était indifférente. Le jeune homme savait pertinemment que le militantisme politique vise des adversaires pour ce qu’ils font, non pour ce qu’ils sont. En ce sens, le registre d’expression de Clément, d’un tempérament discret et un peu réservé, était aux antipodes de la culture de l’ultraviolence des skinheads.
À dix-huit ans, Clément avait toute la vie devant lui. Il n’est pas tolérable qu’en France, en 2013, on puisse tomber sous les coups de la haine et du fanatisme. L’indignation et l’émotion suscitées par l’exacerbation de la violence doivent réunir tous ceux qui, comme Clément, veulent vivre leur liberté passionnément. Il est grand temps de dire non à ce que nous ne voulons plus voir dans notre démocratie empoisonnée.