Je vous la fais courte. Brève d’Italie. L’Italie de Berlusconi. L’Italie pays qui accueille de nombreux immigrants et cherche à se débarrasser de nombreux Roms. Berlusconi et les membres de sa coalition qui eux ont été élu après une campagne axée sur la sécurité et les Roms.
Cette brève traite de l’intervention de Roberto Maroni, le ministre de l’Intérieur italien, devant le comité des affaires institutionnelles de la Chambre des Députés. Pour plus de détails (et pour ceux qui ne me croient pas), lire l’article de La Repubblica :
Les deux points débattus l’ont été ou le sont en France et de surcroît sont régis (normalement…) par le droit européen :
- 1)les Roms en Italie sont donc une priorité du nouveau gouvernement Berlusconi.Déclaration de Maroni : les empreintes digitales de tous les Roms y compris des « piccoli » enfin des mineurs seront prises et enregistrés par les forces de sécurité. On pourra ainsi déterminer qu a vocation à rester ou pas. Vous avez déjà entendu cela quelque part ? Oui et non. Les empreintes digitales, c’est l’obsession du moment.Sans parler des tests ADN. Mai là il s’agit bien des minorités ethniques soit locales soit européennes mais en tout cas dont il est difficile de dire qu’elles soit extracommunautaires comme on dit en Italie. Pour les juristes et citoyens informés, c’est contraire à la libre circulation des personnes (même restreinte pour les citoyens des nouveaux Etats membres de l’Europe centrale ou de l’Est), à l’article 13 du traité de l’Union européenne qui protège les Roms et autres minorités ethniques contre les discriminations fondées sur leur origine, et sans doute à l’article 14 de la Convention européenne des droits de l’Homme. Pour ceux qui ont oublié, cette Convention fit signée après guerre et après le régime nazi qui justement visa les Roms.
2)la régularisation des sans papiers. L’Italie a imité le modèle français d’après-guerre (ils arrivent et après on leur donne des papiers) dans un contexte démographique morose. Il y a comme on dit en France des secteurs « tendus » : la garde des enfants, des personnes âgées, le ménage, la construction. Ainsi le gouvernement Berlusconi qui veut criminaliser l’immigration irrégulière (en faire un délit) a un moment sous-entendu que les travailleurs/euses dans ces secteurs ne seraient pas expulsés mais régularisés. Maroni aujourd’hui déclare : "Chi è entrato clandestinamente in Italia è clandestino, punto e basta" et "o sei regolare o sei irregolare, non c'è un modo per sanare i giusti e mandare indietro gli ingiusti". Il s’oppose au cas par cas en déclarant tout le monde illégal y compris les « badanti » ces femmes qui gardent des vieilles personnes chez elles 24/24. Comme avec la Présidence Sarkozy, on refuse le cas par cas avec des « arguments de gauche » et de justice ; pourquoi dit Maroni donner des papiers à celle qui s’occupe d’une dame de 70 ans ou à un ouvrier du bâtiment avec trois enfants mais pas à celle qui s’occupe d’une femme de 69 ans.
Il ne faut pas négliger ces drôles d’échange horizontaux entre pays européens. Ils sont aussi importants que les lois européennes et en tout cas donnent le ton des lois européennes à venir. Berlusconi interprète Hortefeux sue les Roms, Maroni le corrigeà la baisse sur les sans papiers travailleurs… en tout cas, il faudrait qu’un jour les citoyens et les militants s’intéressent à ce qui se passe hors de nos frontières car c’est aussi là que l’Europe se fait. Lecteurs, encore un effort pour être européen.