Joel Mbiamany-N’tchoreret
Marc Ona Essangui nous informe « que Moukagni Iwangou a été radié de la magistrature. On lui reprocherait de faire la politique et d'avoir été élu à la tête de l'UPG ». Pour Marc Ona Essangui cette radiation est le fait de complicité politique entre les dirigeants de l’UPG et le parti au pouvoir. Il dit, pour cela, avoir la preuve « que la branche UPG de Mboumba Nziengui est téléguidée par Ali Bongo depuis le bord de mer ». Marc Ona Essangui ne fournit pas la preuve de cette collaboration.
En vérité, la radiation de Moukagni Iwangou est un règlement de compte entre cette personne et l’ancien ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la jeunesse et des sports. Devenu ministre de la justice, M. Moungounga a, en application de la loi et rien que l'application de la loi, réglé son compte à Moukagni Iwangou.
En effet l’Article 13 (alinéas 1 et 3) de la Loi N°12 du 16 septembre 1994 démontre qu’en tant que Magistrat Monsieur Jean de Dieu MOUKAGNI IWANGOU ne peut pas diriger ou présider une formation politique. L’Article 15 de ladite Loi est opposable aux prétentions de Monsieur Marc Ona Essangui dans ses assertions pour accabler Moumba Nzengui.
Il faut se rappeler, quoi qu’on en dise, que le Gabon fonctionne encore avec les paramètres de la géopolitique. Lorsqu’on se dit leader politique d’une région, on n’aime pas voir des membres de sa communauté se comporter comme de potentiel adversaire au leadership ethnique ou régional.
On sait qu’Ali Bongo aime le foot. Moukagni Iwangou était vice-président de la Fégafoot. À travers cette fonction, Ali Bongo et Moukangi ont eu à collaborer durant l’organisation de la CAN 2012. De plus, Jean de Dieu MOUKAGNI IWANGOU est un magistrat de haute réputation. Dans sa collaboration avec Pierre Mamboundou comme conseillé juridique de ce dernier, il était notoirement connu comme un fin stratège politique et à ce titre, constituait un attrait pour les dirigeants du parti en vue de son emprise pour les terres de l’UPG. Ce qui n’était pas du goût de Séraphin Moudounga.
En tant que vice-président de la Fégafoot, à la suite de la vacance du président de cette fédération pour maladie, Moukagni Iwangou a géré la Fégafoot notamment son argent. Durant la période de sa gestion, il aurait managé les subventions que la FIFA accorde à la Fégafoot. Or, le ministre de tutelle de la Fégafoot de l’époque aujourd’hui ministre de la justice a toujours souhaité exercer un droit de regard sur l’argent de la FIFA.
Au terme du mandat de l’équipe dirigeante de la Fégafoot, Séraphin Moudounga ne voulait plus voir Moukagni Iwangou diriger cette organisation. Ainsi, aurait-il donné mission à Mounguéngui de se porter candidat à la présidence de la Fégafoot contre Moukagni Iwangou. L’habileté de ce dernier aurait néanmoins fait échouer à court terme les plans du ministre Séraphin Moudounga. La volonté de ce dernier de faire partir Moukagni Iwangou de la Fégafoot et le remplacer par Mounguengui a entrainé une zizanie connue de tous.
Pour mettre fin à cette zizanie, Ali Bongo Ondimba aurait dit-on demandé à Moukagni Iwangou de laisser la Fégafoot et prendre la tête de l’UPG. Mais ce que Moukagni Iwangou a ignoré malgré son expérience politique, ce que l’on ne peut jamais faire confiance au PDG. De plus, il a sous-estimé l’esprit extrêmement rancunier de Séraphin Moundounga qui devenu ministre de la justice profite tout naturellement des erreurs de Moukangi Iwangou.
Moukagni Iwangou n’aurait jamais dû prendre au sérieux les promesses qui lui ont été faites par certains pédégistes comme un engagement ferme pour sa promotion comme leader Upégiste. Dans sa précipitation et sa colère contre Bruno Ben Moubamba, il n’a pas pris le temps d’examiner les promesses avec une attention soutenue. Il s’est cru plus malin que d’autres. Et il commence à en payer le prix aujourd’hui.
L’ambition démesurée. lorsque conseillée par la colère conduit à la témérité. C’est pourquoi les analyses de Marc Ona Essangui sont erronées. Elles sont considérées de nulle portée politique.
Joel Mbiamany-N’tchoreret