Par Cédric Dedieu
Publié le 22 août 2024 à 15h26
Même si les retombées, qu’elles soient directes ou indirectes, restent difficilement chiffrables, l’intérêt économique du festival de musique n’est plus à démontrer pour la commune de La Chaise-Dieu.

rues commerçantes festival la chaise dieu © L'Eveil
De prime abord, procéder à l’évaluation des retombées économiques induites par le festival de musique classique est bien compliqué.
André Brivadis, le maire de la commune, confesse avoir des difficultés pour chiffrer l’impact de la manifestation sur les commerces et établissements d’accueil.
« On n’a jamais fait d’étude précise mais le festival permet clairement de faire connaître La Chaise-Dieu et d’attirer des touristes ».
« Bien sûr que l’on profite du festival, indique sans détour Pascale Sciortino, gérante de l’hôtel-restaurant Terminus et Monastère.
L’hôtel est complet pour la période.
Au niveau des repas, on travaille aussi toujours très bien, le midi et le soir.
On peut dire que ça nous aide à bien terminer la saison, surtout cette année où le mois de juillet a été très difficile pour tout le monde ».
Le Terminus et Monastère accueille beaucoup d’habitués qui reviennent d’année en année.
Ils arrivent d’un peu partout en France et de Suisse pour un séjour, en grande majorité, de 5 à 6 nuitées et parfois plus.
« Il y a une cliente que je suis allée chercher le 21 août au car d’Arlanc et qui repartira le 1er septembre ».
Et Pascale Sciortino d’affirmer : « si le festival n’existait pas, il n’y aurait pas autant de commerçants que cela ».
Au P’tit Bougnat, une épicerie place de La Fontaine, on est là encore plutôt satisfait de la manifestation. « Si on prend l’an dernier, le festival avait amené énormément de monde ; c’était un plus pour nous.
Si l’événement se déroule comme en 2023 ce sera intéressant pour nous. Mais encore faut-il qu’il fasse beau.
C’est très important, car s’il fait mauvais, les gens ne flânent pas entre deux concerts et donc, ne consomment pas. En tout cas, on peut dire que le festival prolonge la saison ».
Parmi les produits phares demandés par la clientèle, le commerçant indique que de nombreux habitués viennent « faire le plein de lentilles » et privilégient « les produits régionaux ».
À l’Élevage du Serpent d’or, un magasin de producteurs situé rue Saint-Martin, on travaille quasiment de la même manière, que ce soit au mois de juillet ou au mois d’août.
Mais ce qui change durant le festival, c’est la clientèle : « En juillet, ce sont plutôt des familles en vacances, qui viennent acheter des produits. Pendant le festival, ce sont plus des personnes qui achètent des choses à ramener, comme des confitures ou des conserves ».
Environ 23.000 entrées
Parallèlement à ces retombées directes, il existe ce que l’on appelle les retombées indirectes liées à l’événement, favorables au rayonnement touristique du village et de ses environs.
Pendant 15 jours ou un mois selon les années, le festival se paie des affiches géantes dans une dizaine de stations de métro parisiennes.
En outre, de nombreuses conférences de presse sont organisées : « La dernière que nous avons faite a été organisée au Sénat, avec une vingtaine de journalistes de la presse nationale.
On a eu des articles dans Le Figaro, La Croix et la presse spécialisée », détaille le président du festival, Gérard Roche.
Autre élément en faveur des retombées à venir, les relations privilégiées nouées avec France Musique (radio publique nationale du groupe Radio France). Une création est ainsi programmée à La Chaise Dieu, avec le patronage de France Musique, sans oublier deux disques (l’intégrale de Beethoven) qui seront enregistrés avec un orchestre dans la cité casadéenne et porteront le label de France Musique.
La source du ruissellement cette année : https://www.chaise-dieu.com/edition-2025-choisissez-votre-concert-en-musique
"Le festival de La Chaise-Dieu, c'est être à l’écoute du monde et le mettre en musique"
À quelques heures de la pré-ouverture (au Puy) du festival La Chaise-Dieu, le directeur général et artistique, Boris Blanco dévoile les coulisses de la préparation, parle de la programmation, avec plusieurs moments forts, dont une création, l’aboutissement d’un projet de deux ans.
Par Philippe Suc
Publié le 22 août 2024 à 06h05

Boris BLANCO Festival de La Chaise-Dieu © L'Eveil
Que représente le budget du festival ?
Le budget du festival est de 1,8 million d’euros.
Les variations dépendent de la billetterie.
L’an dernier, on a réalisé 23.000 entrées.
Une belle édition, comme on en n’avait pas connue depuis longtemps !
Ce budget est très vertueux puisque nous sommes à peu près à 65 % de fonds propres (entre mécénat, billetterie) et 35 % de subventions.
Cet équilibre existe assez peu dans le milieu de la musique classique, où les subventions représentent souvent une part plus importante.
La Chaise-Dieu a fait ce choix, il y a longtemps, et ça constitue un modèle en France.
A comparer avec : https://03.agendaculturel.fr/opera-de-vichy
A bientôt.
Amitié.