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Billet de blog 9 octobre 2022

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Variation sur un thème d'André Bernold

Kant pense pouvoir aussi déduire notre capacité à nous orienter, du sens que nous avons « a priori » de la droite et de la gauche qui intervient comme principe régulateur. Le problème va se poser de savoir si dans cette conception l'espace reste une réalité extérieure indépendante du sujet ou devient simplement une intuition jaillie de l'observateur.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Thème d’André Bernold, écrivain.

https://blogs.mediapart.fr/andre-bernold/blog


JEAN-CHRISTOPHE COURADIN. UN HYMNE A CINQ DIMENSIONS

 Depuis qu’il a cessé de faire des boites, qui articulaient l’intérieur et l’extérieur,
Jean-Christophe Couradin s’attache inlassablement à la recherche, à la production de
volumes et de surfaces qu’il installe à la frontière de quatre types d’espaces plongés
dans l’espace à trois dimensions : optique, kinétique, haptique, mathématique.


 Ses sculptures se suivent du regard, mais impriment aussi un mouvement à tout ce
qui les environne, notamment les grands bronzes, raison pour laquelle les gens veulent
les avoir chez eux.

Les critiques l’ont souligné à l’envi, il est encore plus frappant qu’elles
invitent irrésistiblement au toucher ; mais elles concrétisent également des situations
fondamentales en topologie.

D’où l’attrait médusé qu’elles exercent, et la fascination.

On pense à Brâncusi certes ; mais aussi à Léonard de Vinci, pour le coté « turbine » de
nombre de formes, ou « tourbillon », même si c’est souvent d’un tourbillon sur place,
figé, qu’il s’agit.


 Voilà un homme qui d’un coup réussit, avec ses mains qu’il faut dire merveilleuses,
bien des choses à la fois ; sans compter la splendeur intrinsèque des bois qu’il utilise
tant qu’il en a, dont les veines et le grain, la densité, la couleur, les nuances, l’extrême
rareté aussi désormais, il faut en convenir, ajoutent à cet objet très pur sa cinquième
dimension essentielle, celle de la gloire hylétique, du mot hylé qui signifie matière mais
originellement, en grec ancien, de manière très significative, le bois, paradigme de toute
matière.

Tout cela est très, très remarquable.


 On ne dira jamais assez que Jean-Christophe Couradin est véritablement un artiste
d’exception dans l’horizon de ce qui se fait aujourd’hui.

Aussi Jean-Christophe Couradin jouit-il d’une gloire secrète, la vraie : son grand art a partout des affidiés, des initiés, des connaisseurs chevronnés, des collectionneurs assidus, des praticiens, des
instrumentistes, des musiciens : on joue avec les doigts la sonate ou la symphonie d’une
sculpture de Jean-Christophe Couradin.

Et on vit avec elle. Rare sont les artistes qui convoquent une telle intimité.
 Il y a un mystère Couradin.

Qu’est ce qui fait de lui un mathématicien intuitif ?


Quelle idée platonicienne le guide ?

Quel modèle contemple-t-il ?

A quelles lois obéissent ses doigts ?

Mystère que ce grand homme chaleureux, d’une parfaite simplicité, exquis de gentillesse, extrêmement talentueux et profondément secret.


 Classer les courbures des volumes complexes qui sont les siennes, qui sont à lui, serait difficile.

Leur nature d’ailleurs obéit en partie à la nature du bois employé, aux virtualités qu’il présente, à la dimension du bloc disponible.

Disons qu’il y a des surfaces d’expansion, d’ondulation, de vibration et d’envol ( bronzes ) ; mais il y a aussi, peut-être plus souvent, des moments involutifs, qui invitent la comparaison avec les coquillages, ce qui est redoubler l’énigme loin de la simplifier.

Là encore, qu’est-ce qui le guide ?


D’une certaine manière Jean-Christophe Couradin fait comme la nature, avec constance et caprice.

Nul doute que lorsqu’il travaille il en est plus proche que quiconque.


Un taoïste occidental ?


Les pièces de dimensions moyennes ont généralement deux pôles : un ombilic, et une surface de dégagement, avec parfois des caractères sexuels subliminaux.


C’est, à mon sens, la piste d’envol qui dans chaque pièce en est l’aspect le plus fascinant.

Tel évasement en ébène immarcescible est d’une splendeur incomparable. (Jean-Christophe Couradin se contentera de dire que ça, c’est pas mal).


 Les sculptures de Jean-Christophe Couradin procurent un immense soulagement.

https://www.not-a-gallery.com/oeuvre/grand-vol-aquatique


Ce sont des hymnes, peut-être de très grande portée, qu’il fait chanter par la splendeur du bois, et quelquefois du bronze.

Qu’il soit assuré, avec affection, avec admiration, que ces hymnes sont entendus, dans toutes leurs étonnantes dimensions, et qu’ils le seront de plus en plus.


 André Bernold.
 Mars 2016 

https://du85s6yu4vjql.cloudfront.net/actualities/press_docs/000/006/795/original/f653cf6c8a2bb9eaa0d5b1c4d8306be7.pdf

https://www.youtube.com/watch?v=M6Mw_83Lx7c&ab_channel=APARABASE

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Ma variation sur ce thème

https://blogs.mediapart.fr/vivre-est-un-village/blog/201215/kein-schoener-land-als-unsre-land

20 DÉC. 2015

Kein schöner Land als unsre land  

Kein schöner Land als unsre Land sehr weit und breit Il n'y a pas meilleur et plus large terreau Mediapart KEIN SCHÖNER LAND IN DIESER ZEIT - arr. Wolfram Buchenberg, KAMMERCHOR DER HOCHSCHULE FÜR KÜNSTE

Blick auf Hirschegg, im Hintergrund Fellhorn, Gehren-, Kuhgehren- und Walser Hammerspitz, Elfer und Zwölfer

Source : Kleinwalsertal – Wikipedia

KEIN SCHÖNER LAND IN DIESER ZEIT - arr. Wolfram Buchenberg, KAMMERCHOR DER HOCHSCHULE FÜR KÜNSTE

"Mediapart" est le seul espace où l'on se rencontre alors qu'ailleurs on se croise"

https://blogs.mediapart.fr/vivre-est-un-village/blog/081115/mediapart-est-le-seul-espace-ou-lon-se-rencontre-alors-quailleurs-se-croise

 8 NOV. 2015

Espace (Philosophie)

La tradition ne s'interroge guère sur l'Espace et le sens de la notion de « spatialité », dont s'est saisi la science, qui semblent aller de soi. Il y eut pourtant un avant Descartes et un après Descartes. Depuis Descartes jusqu'à nous, « l'espace est appréhendé comme un réceptacle, comme contenant vide, homogène, doté de trois dimensions […], il s'étend de manière uniforme et équivalente en toutes ses directions »1. L'origine métaphysique de cette caractérisation géométrico-physique, est parfaitement laissée de côté et demeure à ce jour, inquestionnée. Pourtant, les Grecs, et particulièrement Aristote, n'avaient pas cette expérience du spatial à partir de l'extension, ils raisonnaient à partir de la notion de lieu τοπος en tant que « chôra », χώρα , dont le sens est à prendre, selon Martin Heidegger, comme cette dimension qui réserve et donne place aux choses pour être ce qu'elles sont en tant qu'elles ont leur lieu propre. On peut prendre comme exemple, ce lieu mythique qu'est l'Agora pour ce qui est des réunions politiques à Athènes, la Polis ou le lit du fleuve 2.

Dans une vue synthétique, on peut résumer à partir de l'article du Dictionnaire des concepts3, à trois types de positions l'attitude des philosophes vis-à-vis de la question de l'espace :

  1. L'espace entendu comme réceptacle ou contenant des corps matériels et théâtre des rapports entre ces corps, dans lequel le vide est possible et nécessaire.
  2. L'espace défini comme somme des lieux occupés par des corps dans lequel le vide est exclu dont les plus illustres représentants sont Aristote et Descartes.
  3. L'espace transcendant comme condition à priori de l'entendement avec Kant.
  1.  Dans les doctrines hermétistes « la région sublunaire elle-même manifeste cet ordre, par le retour des saisons, par la configuration harmonieuse de la terre et l'équilibre qui s'y manifeste entre les quatre éléments qui la composent »Aubenque 1983,p. 341
  2.  « La distinction des deux termes dans le Timée semble maintenant suffisamment claire. Topos désigne toujours le lieu où se trouve, où est situé un corps. Et le lieu est indissociable de la constitution de ce corps, c’est-à-dire aussi de son mouvement. Mais, quand Platon explique que chaque réalité sensible possède par définition une place, une place propre quand elle y exerce sa fonction et y conserve sa nature, alors il utilise le terme chôra. De topos à chôra, on passe ainsi de l’explication et de la description physiques au postulat et à la définition de la réalité sensible. […] On distingue ainsi le lieu physique relatif de la propriété ontologique qui fonde cette localisation. Afin d’exprimer cette nécessaire localisation des corps, Platon a recours au terme de chôra, qui signifie justement l’appartenance d’une extension limitée et définie à un sujet (qu’il s’agisse du territoire de la cité, ou de la place d’une chose) »-Jean-François Pradeau 1995,p. 396
  3.  L'étendue est l'attribut essentiel car elle seule ne change pas ( voir l'expérience du morceau de cire, dans la deuxième Méditation métaphysique)

L'espace pour Kant

Emmanuel Kant pense que le concept d'espace ne peut pas être dérivé de notre expérience concrète puisqu'il est présupposé dans cette expérience elle-même18. De ce préalable, il tire la conclusion que l'espace au même titre que le temps « est une représentation et plus particulièrement une forme « a priori » de notre sensibilité »18. Kant va parler à propos de l’espace d'une forme pure de l’intuition externe à travers laquelle le sujet forme des objets et sans laquelle il ne saurait y avoir d’objets pour lui. En effet, la capacité à ordonner la matière des sensations dont découle pour nous la forme de tout objet ne peut être elle-même sensation, elle doit être a priori dans l'esprit, toute prête à s'appliquer à tous. L'argumentation se développe en quatre moments19.

  1. L'espace, pour la raison précitée, n'est pas un concept acquis d'expériences antérieures.
  2. L'espace est a priori puisqu'il est la condition de possibilité des phénomènes, si l'on peut concevoir un espace sans objet, il est impossible de concevoir des objets sans espace.
  3. L'espace n'est pas conceptuel, car un concept est construit à partir d'éléments plus simples que lui, or, un morceau d'espace n'est pas plus simple que tout l'espace. Il n'est donc pas non plus un rapport de choses en général.
  4. L'espace n'est pas un concept parce qu'il n'est pas la simple représentation d'un caractère commun à une multitude, mais qu'il contient en soi une multitude de représentations.

À noter que pour Kant, « l'espace n'est pas la condition de la possibilité des choses en soi, mais seulement la condition de leur manifestation à notre esprit »20.

Kant pense pouvoir aussi déduire notre capacité à nous orienter, du sens que nous avons « a priori » de la droite et de la gauche qui intervient comme principe régulateur 21. Le problème va se poser de savoir si dans cette conception l'espace reste une réalité extérieure indépendante du sujet ou devient simplement une intuition jaillie de l'observateur.

SOURCE : https://fr.wikipedia.org/wiki/Espace_%28philosophie%29

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