Herz und Mund und Tat und Leben (Le cœur, et la bouche, et l'action, et la vie) (BWV 147) est une cantate religieuse de Jean-Sébastien Bach jouée à Leipzig le vendredi 2 juillet 1723 à l'occasion de la fête de la Visitation de la Vierge Marie.
Le choral qui conclut les deux parties de cette cantate bénéficie d'une notoriété particulière : son thème est connu pour avoir été transcrit à de multiples reprises, notamment au piano, sous le nom de "Jésus que ma joie demeure"1.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Herz_und_Mund_und_Tat_und_Leben
https://www.youtube.com/watch?v=38TS7EOGo9A
La musique et l'ineffable
Qu'est-ce que la musique ? se demande Gabriel Fauré à la recherche du "point intraduisible", de la très irréelle chimère qui nous élève "au-dessus de ce qui est...". C'est l'époque où Fauré ébauche le second mouvement de son premier Quintette https://www.youtube.com/watch?v=CoapXJzm7CM, et il ne sait pas ce qu'est la musique, ni même si elle est quelque chose !
Il y a dans la musique, une double complication, génératrice de problèmes métaphysiques et de problèmes moraux, et bien faite pour entretenir notre perplexité.
D'une part la musique est à la fois expressive et inexpressive, sérieuse et frivole, profonde et superficielle ; elle a un sens et n'a pas de sens.
La musique est-elle un divertissement sans portée ? ou bien est-elle un langage chiffré et comme le hiéroglyphe d'un mystère ? Ou peut-être des deux ensemble ? Mais cette équivoque essentielle a aussi un aspect morale : il y a contraste déroutant, une ironique et scandaleuse disproportion entre la puissance incantatoire de la musique et l'inévidence foncière du beau musical.
De temps en temps une sublime et bouleversante évidence ; le psaume XIII de Lizt https://www.youtube.com/watch?v=lQbn1Q-kc2s, de la Symphonie en fa majeur, op. 76 d'Antonín Dvořák https://www.youtube.com/watch?v=FO7bvdPA1Nk , le second quatuor de Fauré https://www.youtube.com/watch?v=NUzlJpKoQy0, les Parfums de la nuit, Kitiège et Boris Godounov semblent lever l'équivoque définitivement...
Mais la dérisoire contradiction renaît, insoluble entre les pouvoirs de la musique et l'ambiguïté de la musique !
Le charme que la musique exerce est-il une imposture, ou le principe d'une sagesse ?
Nous aurons à rechercher si le mot de ces contradictions n'est pas précisément dans l'opération impalpable du charme et dans l'innocence d'un acte poétique qui a le temps pour seule dimension.
Source : Vladimir Jankélévitch La musique et l'ineffable