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Billet de blog 24 décembre 2023

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La pensée doit faire de l'expérience de la liberté une expérience racontable...

La pensée doit s'écarter de la recherche de la vérité, se situer à même le monde vécu, c'est à dire ne pas vouloir exister dans un rapport de transcendance au monde. Introduction "Fin de la philosophie politique ? Carole Widmaier

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 Carole Widmaier

"Carole Widmaier est ancienne élève de l'Ecole normale supérieure, agrégée et docteur en philosophie. Spécialiste de philosophie politique, elle collabore à la revue Esprit et enseigne la philosophie à l'Université de Franche-Comté.

Source : https://www.babelio.com/auteur/Carole-Widmaier/246091

Que valent les formes de pensée traditionnelles face à l’apparition des régimes totalitaires ?

La démocratie a-t-elle présenté des lacunes favorisant l’émergence en son sein de tels régimes ?

Que devient l’idéal de progrès, de bonheur et de liberté des citoyens ?

Leo Strauss et Hannah Arendt ont tous deux affronté ce dilemme et posé la question de la portée de la philosophie politique.

C’est leur démarche, strictement parallèle mais radicalement opposée, que Carole Widmaier confronte dans une étude stimulante : du constat de la crise à leur parcours dans l’histoire de la pensée et à leur rapport respectif à la tradition et à la modernité.

Tandis que Strauss invite à réhabiliter l’idée classique d’une nature humaine, Arendt montre la nécessité d’abandonner cette idée pour approcher l’existence humaine et ses différentes modalités.

D’une part la défense d’un mode de vie philosophique retiré, la recherche de la vérité, de l’autre le « souci du monde » et l’attention à l’événement.

Une réflexion salutaire pour affronter les maux de la modernité et s’ouvrir au changement politique.

https://www.youtube.com/watch?v=T6xxOnYPBZg

Éloge des valeurs : Hannah Arendt contre Leo strauss

https://www.agoravox.tv/actualites/politique/article/eloge-des-valeurs-hannah-arendt-37212

par Éric Guéguen (son site) mercredi 5 décembre 2012

Le retour aux valeurs comme antidote à la tyrannie des faits :

     La philosophe Carole Widmaier nous présente ici son dernier ouvrage, paru au mois de mars 2012 aux éditions du CNRS : Fin de la philosophie politique ? (le point d’interrogation a son importance). Il y est question des deux principaux penseurs de la crise du monde moderne, Leo Strauss (1899-1973) et Hannah Arendt (1906-1975), plus précisément de la divergence de leur approche politique de la question.

Une fois que l’on a dit que le monde actuel traversait une crise, on n’a pas tout dit. Tout d’abord parce que la crise économique n’en est qu’un symptôme, ensuite parce que les causes de cette crise sont profondément ancrées dans les siècles. Tout recours aux explications économiques ou historicistes est donc vain. Pour comprendre les faits et tenter de remédier à leur aveugle impétuosité, l’unique ressource possible est un retour aux valeurs. Pour Leo Strauss comme pour Hannah Arendt, un tel retour ne peut être entrepris que par une quête – quête de la vérité pour le premier, quête de sens pour la seconde. Tous deux sont d’origine juive allemande, tous deux ont fui le nazisme, tous deux sont devenus citoyens américains, et tous deux ont senti le besoin de s’interroger sur le basculement éventuel d’une civilisation hautement policée dans la tyrannie et la barbarie. Mais si Leo Strauss convoque l’ensemble des acteurs historiques de la philosophie politique pour mettre en évidence combien les Modernes ont perdu en enterrant les Anciens, Hannah Arendt, pour sa part, préfère tabler sur un amendement à venir de la modernité, en réhabilitant néanmoins la politique en tant que seul salut et seule fin véritablement commune. Alors, terme de la philosophique politique ? Ou but de la philosophie politique ?

 Au-delà de l’ouvrage présenté ici, l’entretien donné par Carole Widmaier doit nous inviter à lire ou à relire, de proche en proche, les œuvres majeures d’Arendt et de Strauss, non moins que celles qui demeureront des classiques sans que l’ingratitude des derniers siècles ne puissent jamais les faire oublier totalement.

Bibliographie sélective :

  • Hannah Arendt : Condition de l’homme moderne en poche chez Pocket, La Crise de la culture en Folio chez Gallimard, Le système totalitaire : Les origines du totalitarisme et Qu’est-ce que la politique ? tous les deux Points Seuil.
  • Leo Strauss : Droit naturel et histoire en poche aux Champs Essais Flammarion, Qu’est-ce que la philosophie politique ? aux PUF, La Cité et l’Homme en Livre de Poche, De la tyrannie en Tel chez Gallimard.

Hannah Arendt : 

la crise à la lumière de l'évènement

L'épreuve du totalitarisme

(page 55)

"Avec la défaite de l'Allemagne nazie, écrit Hannah Arendt, une partie de cette histoire avait trouvé sa conclusion.

Pour la première fois, le moment semblait venu de considérer les évènement contemporains avec le regard rétrospectif de l'historien et le zèle analytique du spécialiste de sciences politiques.

C'était la première occasions de dire et de comprendre ce qui s'était passé, par encore sine ira et studio, toujours avec douleur, mais non plus avec une horreur dans la voix.

C'était de toute façon, la première fois qu'il était possible d'articuler et d'élaborer les questions en compagnie desquelles ma génération avait été forcée de vivre pour la meilleure part de sa vie adulte : 

Qu'est-ce qui s'est passé ? 

Pourquoi cela s'est-il passé ?

Comment cela a-t-il été possible ?

(lire : Le système totalitaire, Préface, traduite par J-L. Bourget, R. Davreu et P. Lévy. Paris Seuil. "Points Essais", 1972, page 8. Abrégé dorénavant ST.)

L'évènement crée un nouveau rapport au temps, posant à celui qui l'étudie le problème par ailleurs classique de la possibilité d'une regard objectif sur les faits.

Deux éléments sont nécessaires à cette fin : un certain recul ; que l'évènement lui même soit assez achevé pour être déployé.

En ce premier sens, l'évènement contraint car il commence par rendre impossible toute réflexion objective pour ensuite el rendre nécessaire.

Le problème réside donc dans la possibilité d'un passage du mutisme à l'expression, de la stupeur à la compréhension.

Pour le favoriser, la pensée doit saisir l'occasion que lui offre parfois le cours de l'histoire ; il y a des moments où l'évènement peut se laisser approcher.

L'accès à l'objectivité ne suppose pas une totale mise à l'écart des passions : Arendt note la nécessité d'uncertain retrait, mais elle refuse que la position de neutralité absolue soit une garantie.

En effet, c'est par nature que l'évènement crée des émotions et des passions : si l'on veut tenter de le saisir, on fait fausse route en abandonnant toute réaction émotionnelle.

Il ne s'agit pas ici de légitimer une quelconque "pensée passionnelle", ce qui serait contradictoire, mais de dessiner le profil d'une pensée dont la posture ne soit pas univoque, dans la mesure où l'évènement lui-même se distingue par sa plurivocité. (Il faut noter que "plurivocité" ne signifie pas "équivocité" ; ainsi, à propos de l'Allemagne nazie, Arendt parle de "conclusion sans équivoque" et du "témoignage horriblement précis et irréfutable" des faits S.T, opus cité page 9). 

Le but de ce billet est de nourrir cette réflexion à parti de cette pièce de théâtre actuellement en représentation au théâtre de poche à Paris 

JUSTE UN SOUVENIR

Textes de Jean COCTEAU, Boris VIAN, Marcel MOULOUDJI...

Mise en scène Gérard VANTAGGIOLI

En disant les mots de Cocteau, Vian, Mouloudji, Queneau, Trenet… Myriam Boyer traverse les chansons qui jalonnent l’existence.

Elle les joue en un grand monologue passionné, une déclaration d’amour au théâtre et à la vie. Juste un souvenir, c’est une chanson sans musique, les paroles d’un rêve qui ne veut pas finir. Pour partager le temps d’un soir un éternel présent.

Avec Myriam BOYERet la participation de Philippe VINCENT

Lumières : Franck MICHALLET

Photos : Gérard VANTAGGIOLI

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