SQUEEZE ME AND YOU HEAR ME SING
Un dimanche que je tournais en diagonale, ma
mère fit tomber le divan qu’elle trimballait depuis
un bon moment, et commença à geindre :
« Tu sais pas à quel saint te vouer ! «
Mon père, plus tranchant, m’asséna :
« Ressaisis-toi ! Secoue- toi ! »
Ce que je finis par faire. Tout d’abord, je me
retroussais les manches histoire de me mettre dans
le bain. Ensuite, je pris un grand inspir et…Hop !
commençais de me secouer. De plus en plus fort.
Et çà y allait, je me secouais , je me secouais
comme un vieux figuier.
Çà me rappelait l’injonction d’un slogan de pub :
SQUEEZE ME AND YOU HEAR ME BARK !
Et voilà ! Voilà ce qui est tombé !
Je sais pas ce que vous avez entendu, mais y en a
un qu’a entendu un truc bizarre. Comme
« Le brimbalement d’une glace mal fixée au mur. »
Y s’appelait Kafka.
Moi, j’ai entendu ma petite voix intérieure.
Qui remâchait :
« Qu’est-ce que je suis, qu’est-ce que je suis ? «
Et là, en boomerang, une autre voix, ficha en plein
dans le vide de mes préoccupations existentielles :
« Tu es un quoi. »
Et Vlang !
Y avait comme des bruits de ventouses, des
clapotis. J’ai prêté oreille et, en écho, j’ai
vaguement capté : un « Mah « …
Mon assistant de traduction afficha : hébreu.
Et mon oreillette égrena, toujours en chantonnant :
« L’essence de l’homme est question. «
çà c’est un vieux refrain ! Parce que çà fait un
paquet de temps que Foucault a balancé qu’y valait
mieux y renoncer !
Et il était pas le seul !
Rappelez-vous son pote ! Deleuze !
Mais oui ! Alors lui, il a dit et même écrit une
critique de la subjectivité substantielle.
« Empirisme et subjectivité ».
Si çà vous dit…Libre à vous d’y faire un tour.