Clic Clac : Tu es déjà là bas… Fascinée.
Il est si beau ce Ciro !
Tombé tout droit d’un marbre de Michel-Ange. Quel plus puissant
chemin pour apprécier un chef d’œuvre que cette jeunesse
époustouflante de perfection ?
La finesse des traits, la pureté de l’ovale du visage, le feu des prunelles.
Qui ne succomberait ?
Il le sait. Et en jouerait en virtuose si…En miroir ne rencontrait pas cette
même perfection, cette même pureté de traits, cette transparence de
camélia et, en clé de voûte, ce vif –argent de ta conversation mise au
service d’esprit flamboyant.
Tu as encore disparu ! Me voilà qui cours dans les corridors. Le marbre
se fait complice des clics clacs de mes Zocoletti.
Soudain, je tombe à cœur-joint sur les exquises fureurs de la chair.
Bien sûr IL est là, face à vous !
Sa chemise est à terre encore tiède de sueur.
Que dis-je ? De SON odeur ! Une fragrance d’harmoniques sucrées
cloutées d’un poivre ouvrant tout grand un espace aux défis.
Les plus improbables bien sûr !
Ton être laisse transpirer le « Squerzando » de ta partition vers une
balbutiante altération qui sonne l’étrange parfum d’un appel manqué.
Celui de l’Infini… Pas encore à ta portée.
Aussi tu te trémousses.
Il n’est pas jusqu’au carmin de tes joues qui ne vibrionne. Il n’est pas
jusqu’au rose aérien de tes lèvres qui ne vibre.
LUI ne vous a pas vu. À nouveau il revêt son costume. La touffeur alentit
ses gestes nous offrant la plastique sensuelle de son buste comme on
offre un château à vos regards avides.
Vos yeux allument leurs papilles. Ta peau affûte son regard.
IL vous aperçoit mais poursuit sa cérémonie.
Sait-il jusqu’où sa présence met en tension des forces inconnues ?
Il poursuit…À son rythme quasi végétal. Tout son Être est cette harpe
Éolienne qui chante la musique du Ciel. La nuit qui s’est invitée dénoue
les contraintes.
Je te sens.
Tu réfléchis dans toute sa transparence l’affolement de tes sens. Déjà
les lumières de la terraza s’éteignent.
D’un clin d’œil qui étourdit le rêve Ciro a disparu !
Le Dieu de l’Irréel s’est évanoui.
Nous restons là.
Etat de sidération sous la syntaxe torride de nos fantasmes.
L’émerveillement n’est il pas le pressentiment de l’étrange ?
Il est entre’ vision d’un autre monde. Car ce monde que nous voyons
Ne s’explique que par un monde que nous ne voyons pas.
Ou seulement dans l’Amour…
L’éveil à l’amour a le tranchant du silex et l’irrémissible éclat du diamant.
LINDEN BLOSSOM