Le logement est, de plus en plus, le premier poste budgétaire des Français … et c’est normal, car comment travailler sereinement si l’on n’a pas un logement adapté à son besoin, où se refaire des forces, se laver, se nourrir … avant de poursuivre ses activités ?
Comment élever des enfants sans disposer de ce nid, sans lequel les oiseaux ne pondent même pas ?
Devant le déficit de logements qui conduit des Français à recourir à des solutions de fortune leur évitant de dormir dans la rue, l’Etat a poussé les collectivités locales à s’emparer du sujet au travers d’un dispositif intitulé « Le logement d’abord ».
La situation ne s’est pas améliorée pour autant et, par exemple, dans le Rhône le nombre de demandes de logement social est désormais de 100.000 et les HLM ne peuvent en attribuer que de l’ordre de 7.000 chaque année (Environ une moitié correspondant à des logements de locataires ayant quitté le leur et l’autre moitié par la mise en service de nouveaux logements).
Le secteur du logement social est donc complètement embolisé … parce qu’on est très loin, et depuis longtemps, de construire ce qui correspond aux besoins.
Le problème, c’est que depuis plusieurs dizaines d’années on construit, chaque année, moins de logements que le besoin … et l’on a l’impression que le logement n’est pas une priorité pour les politiques.
Il y a presque 20 ans j’assurais le secrétariat du « Comité scientifique » d’Habitat et Humanisme.
Lors d’une de nos réunions, le philosophe André COMTE-SPONVILLE avait été invité à un échange sur cette problématique du logement.
Il nous avait dit « Si 5 % des Français sont mal logés (Le chiffre est bien supérieur aujourd’hui) c’est que 95 % sont logés de façon acceptable. Les politiques n’ont aucune raison de faire de grands efforts pour les 5 % ».
C’était cyniquement réaliste … mais ceux qui raisonnent comme cela oublient toute la cascade de conséquences graves qui en découle pour l’ensemble des Français, y compris les 95 % de bien logés.
Le dessin ci-après illustre clairement de façon humoristique ce mode de réaction … de beaucoup trop de nos concitoyens.
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Une société fermée à l’idée de partage raisonne comme cela et se condamne à des lendemains douloureux, surtout si l’on a été assez bête pour mettre tous nos maux sur le dos de l’immigration, alors que ce sont les immigrés qui assurent les tâches les plus pénibles qui contribuent à notre confort.
Jean-Paul BOURGÈS 26 novembre 2025