"Les restaurateurs sont souvent très concentrés dans leur travail et prennent rarement la parole.
Mais, là, c'est un sujet central : il s'agit de l'alimentation qui nous concerne tous." Stéphane Enault fait partie des quelque 400 signataires d'une tribune parue dans Le Monde ce jeudi : "Loi Duplomb : Nous, restaurateurs, faisons ce métier pour nourrir, pas pour empoisonner."
L'établissement dont il est le chef, les Roseaux Pensants, à Cormery (Indre-et-Loire) fait, dit-il, "partie de ces restaurants engagés au quotidien pour défendre les circuits courts" et il était "naturel", pour lui qui entretient des "liens très étroits avec les agriculteurs tourangeaux", de cosigner cette tribune dans laquelle les restaurateurs soulignent leur respect des produits, des clients, et leur inquiétude quant à une loi qui est, selon eux, "une insulte à la santé de tous".
À l'initiative de ce texte, Fanny Giansetto, co-fondatrice du label Ecotable, raconte avoir été inspirée par l'Auvergnat Jacques Marcon, auteur d'une publication sur Instagram postée le 9 juillet dernier, particulièrement critique à l'encontre du sénateur Laurent Duplomb, originaire de Haute-Loire comme lui.
"Les restaurateurs sont un maillon essentiel du système alimentaire. Leur prise de parole n'est pas récurrente mais ils ne sont pas pour autant des non-citoyens.
Ce qui est intéressant, c'est qu'ils ont une voix supplémentaire.
Beaucoup d'entre eux ont été starifiés et certains ont envie d'utiliser cette voix", avance Fanny Giansetto, qui estime que la colère suscitée par l'adoption de la loi Duplomb "a atteint un stade qui n'existait pas auparavant".
"Je pense que c'est ajouter notre pierre à l'édifice que de demander le retrait de cette loi.
Les politiques ne peuvent pas faire abstraction du fait qu'il y a quasiment 2 millions de signataires sur la pétition lancée sur le site de l'Assemblée nationale et plus de 400 chefs, pas particulièrement gauchistes ni bobos, pour cette tribune", ajoute-t-elle.
"Les agriculteurs sont à bout de souffle !"
Parmi eux figure Jacques Marcon qui confie avoir reçu de nombreux messages d'agriculteurs mécontents après sa passe d'armes sur les réseaux sociaux avec Laurent Duplomb.
"Ils me prennent pour un ennemi de l'agriculture mais je leur ai répondu avec bienveillance.
Eux, ce qu'ils me disent, c'est qu'ils veulent bien répandre moins d'intrants à condition qu'on paie leur production davantage. Les agriculteurs sont à bout de souffle !"
D'après le chef étoilé auvergnat, la loi Duplomb "ne défend pas le métier" et "monte les gens les uns contre les autres".
"Or, la problématique dépasse les clivages gauche-droite. Je demande à ce que les agriculteurs soient mieux rémunérés.
Il faut payer le juste prix et tout le monde y trouvera son compte", complète Jacques Marcon qui s'oppose à l'aspect "rétrograde" d'une loi qui réintroduirait des pesticides "avérés nocifs pour les hommes, les animaux et les insectes".
Aux accusations d'élitisme et en particulier à la réponse que lui a adressée Laurent Duplomb ("Dénoncer une agriculture productiviste tout en racontant des histoires idéalisées en mode 'Martine à la ferme', sur des menus à des prix inaccessibles pour la très grande majorité des Français, ne vous donne pas le droit de donner des leçons"), Jacques Marcon estime que tout cela est "désolant, tout simplement" : "L'agriculture qu'il défend est court-termiste.
Je ne réponds qu'une chose : je n'ai pas de lobby qui me met la pression pour défendre telle ou telle chose. Tout cela n'est qu'une histoire d'argent, de profit.
Il faut peut-être penser à l'Homme, maintenant. Je sais qu'il y a d'autres voies possibles."
Stéphane Enault y voit, lui, "un discours assez simpliste" : "Aujourd'hui, on a une jeune génération de chefs représentés par des communautés comme celle d'Ecotable qui se sont engagés dans le métier par conviction et pour défendre l'agriculture française.
C'est regrettable d'entendre un élu considérer que certains chefs ne s'occuperaient que de nourrir les élites alors qu'on fait vivre tout un écosystème autour de nous et qu'on est fiers de ça."
Pour Manon Fleury, cheffe de Datil, une étoile au Guide Michelin à Paris, les accusations d'élitisme sont infondées : "On a un rôle : montrer l'exemple. Si, nous, on ne se bat pas sur ces sujets-là, personne ne le fera."
Pour elle, le lien entre la restauration et l'agriculture est évident : "Je ne peux pas être au contact, chaque jour, de maraîchers qui se battent pour l'agriculture biologique et pour minimiser l'usage des intrants et ne pas réagir."
En signant la tribune du Monde, Manon Fleury dit surtout penser à ses clients. "Il y a eu une vraie prise de conscience de ce qu'on met dans les assiettes. Notre rôle, c'est de nourrir et faire du bien au corps."
Pauline Mareix
Un village étonnant !
28 Juillet 2025
Rédigé par Jean-Paul et publié depuis Overblog
Pendant les mois de juillet et août, le village de Saint Bonnet-le-Froid (C’est de là que chaque matin, en été, je publie mes billets) s’anime de diverses façons et, particulièrement, en musique sur la place de l’église chaque fin de semaine.
C’est ainsi que, dimanche soir, nous avons eu le plaisir d’écouter quelques morceaux classiques, comme « petite fleur », joués par un trio à la terrasse des « Genêts d’Or ».
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Saint Bonnet-le-Froid est connu par beaucoup de Français par la présence d’un restaurant 3 étoiles créé par Régis MARCON, auquel succède progressivement son fils Jacques, rejoint récemment par son jeune frère, Paul (Bocuse d’or mondial en 2025, comme leur père, Régis, le fut 30 ans plus tôt).
Ce village est, bien évidemment, marqué par une étonnante saga familiale (Il y a un demi-siècle nous allions déjà à « L’Auberge des Cimes » que tenait la mère de Régis MARCON), mais le miracle de ce lieu, peuplé seulement de 224 habitants, c’est l’existence de plusieurs familles et non d’une seule qui, au lieu de se jalouser comme souvent, œuvrent toutes ensemble pour préserver ce paradis, alors que le nom du village ne suggère que la dureté de son climat.
Saint Bonnet-le-Froid est appelé « Le village gourmand » … il l’est, certes … mais je le trouve surtout étonnant !
N'est-ce pas, d’ailleurs, parce que l’endroit n’est pas toujours facile à vivre que la caractéristique de ses habitants est la solidarité qui, elle-même, a débouché sur l’excellence ?
Dans le débat national qui agite l’ensemble de nos concitoyens (Plus de 2 millions de pétitionnaires) contre « la loi DUPLOMB », qui fait passer la productivité agricole avant la santé des Français, il n’est pas étonnant que la première voix qui se soit exprimée haut et fort et à titre personnel sans référence politicienne, ait été celle de Jacques MARCON … que rejoignirent finalement les plus grands noms de la cuisine de notre pays dans une tribune, publiée dans Le Monde la semaine dernière.
Il y a là une belle leçon à retenir sur ce qui fait tenir debout une communauté, qu’elle soit villageoise ou nationale.
Tout tient dans le mot « Solidarité » … dont je regrette souvent qu’il ne soit pas celui que l’on ait choisi pour résumer « Liberté Egalité Fraternité ».
Jean-Paul BOURGÈS 28 juillet 2025
https://jean-paul-69-07.over-blog.com/2025/07/un-village-etonnant.html
😀
A bientôt.
Amitié.