Un mois avant le lancement de laféria, c’est la temporada nimoise qui a débuté. L’année dernière le printemps des jeunes aficionados n’a pas eu lieu. En 2010 ce fut différent et franchement tant mieux, surtout quand on fait le bilan de cette manifestation. Un franc succès pour cette Primavera des aficionados et surtout pour ce 1er Master International des Ecoles Taurines. Une formule inédite mais qui a réussi à séduire un vaste public. Quel plaisir de voir des familles,des classes d’enfants sur les tendidos. Il ne faut pas oublier non plus l’après-midi du samedi pour dire que les clubs taurins ont mis tout en œuvre pour donner un large panel de la fiesta brava. Le collectif des clubs taurins-Nîmes Métropole a réussi son pari de fort belle manière.
Concernant la partie taurine il faut dire que c’est une compétition qui risque des’inscrire dans le temps, du moins on l’espère. Le niveau était très élevé et cela promet pour les phases finales durant la féria de Pentecôte. Les élèves ayant participés à ce certamen ont été choisi parce qu’ils sont les meilleurs en ce moment, cela s’est vu en piste. Je vous rappelle les noms des dix-huit participants : Alberto Pozo, école d’Albacete, Román Collado et Jesús Chover, école de Valencia, Rafael Cerro, école de Badajoz, Roberto Blanco et Francisco Javier Sánchez, école de Salamanca, Antonio Puerta, école de Murcia, Adolfo Ramos, école de Málaga, Luis Alberto Gerpe, école de Madrid, Borja Alvarez, école d’Alicante, Fernando Adrián et Juan Leal, école d’Arganda del Rey (Fondation El Juli), Antonio David, école d’Ecija, Daniel Torres, école de Colmenar, Mateo Julian et Alejandro Rubio, école de Nîmes, Hugo Cazenave "El Tolosa", école d’Arles, Borja Jimenez, école d’Espartinas, les deux suppléants Fabio Castañeda, école de Madrid et Joaquin Ribeiro, école de Badajoz.
Une phase de qualification relevée
Pour avoir parlé avec les élèves je peux vous assurer que ces derniers sont arrivés à Nîmes avec beaucoup d’illusions. Il est clair que cette compétition était quelque chose de très important pour eux. A voir leurs yeux pétiller d’envie, lorsqu’ils ont découvert l’amphithéâtre nîmois, on a pu deviner ce sentiment qui les anime. Ils ont toréé avec de l’allégresse et avec énormément de ganas. Le triomphe ils le voulaient et évidemment comme dans toutes compétitions il faut faire une sélection. Je suis sûr que le choix a du être difficile mais ce sont six chanceux qui seront présents dans les arènes de Nîmes lors de la prochaine féria.
La seule chose que l’on pourrait reprocher à ce tournoi c’est peut-être le fait que les trois becerradas ne ses ont pas déroulées avec le même bétail. Pour plus d’équité il faudrait que l’année prochaine les becerros proviennent d’une même ganaderia. J’insiste sur ce point car les becerros de Roland Durand ne sont pas sortis bons. Mis à part le dernier du lot, ces torillons n’ont pas beaucoup aidé les apprentis toreros,qui ont tout donné, par manque de race mais surtout avec beaucoup de genio. Il est clair que les produits des frères Jalabert et des frères Gallon sont sortis avec beaucoup de qualités et les aspirants ne sont pas fait prier pour montrer leurs talents.
C’est donc dans cette optique que s’est déroulée cette première phase et la chose à retenir est que les français sont loin d’être au niveau. Mis à part El Tolosa qui ne finit pas loin des lauréats, les autres ont encore beaucoup de chemin à parcourir. On ne peut pas le leur reprocher car je pense que c’est le système qui est à revoir. La volonté des écoles taurines françaises est indéniable et plus que respectable mais il arrive un moment où on ne peut plus lutter, ni rivaliser, cela même avec la meilleure volonté du monde. Il est clair que les écoles taurines espagnoles sont plus avantagées au niveau des toros, ce n’est pas tout. La structure d’apprentissage est complètement différente, le fait que les professeurs, ainsi que tout le personnel des écoles, soient rémunérés à temps plein change fondamentalement la donne. Les aides attribuées aux écoles taurines sont d’un autre niveau et montre bien que les choses doivent changer en France. Je pense qu’il faudrait que les autorités prennent conscience que le potentiel existe en France, seulement sans aides de leur part cela prendra bien plus de temps. L’action des clubs taurins est également importante car elle permet d’aider les écoles taurines. Cependant il faut savoir rester à sa place et quand je vois certains clubs taurins (je n’en citerai aucun mais vous comprendrez de qui je parle) qui organisent des tientas sans en faire profiter les élèves des écoles, cela me révolte. Comment peut-on enlever des toros à ces jeunes qui ne demandent qu’à s’aguerrir ? Je comprends le besoin de le faire, mais pas à une si grande échelle. Le pire c’est quand je vois que les éleveurs, ou certains empresas, jouent le jeu alors que les écoles doivent batailler pour pouvoir obtenir un toro, ce n’est pas normal. Si les jeunes veulent apprendre à toréer c’est dans les écoles taurines qu’il faut le faire pas dans les clubs taurins.
Le trou est énorme entre la France et l’Espagne et il sera dur à combler si les choses ne changent pas. Tout au long de ce week-end chaque aficionado a pu s’en apercevoir et c’est pour ça qu’aucun n’a été retenu. Par contre les six lauréats ont de très grande qualité et cela promet un spectacle très intéressant.
Les phases finales
C’est six aspirants toreros qui ont été retenu pour revenir à la féria de Pentecôte. Petit rappel des prix pour les gagnants de ces novilladas : Pour la finale, seront combattus 6 novillos de la ganaderia "El Freixo", du torero Juliàn Lopez JULI. Le triomphateur recevra un costume de lumière offert par le maestro Juliàn Lopez "El JULI", il se verra, également, proposer un poste par Simon CASAS productions, dans la novillada piquée de la Féria des Vendanges 2010. La Fédération internationale des écoles taurines offrira un capote de paseo au second, une cape et une muleta au troisième.
L’enjeu est donc de taille est il est clair que l’on ne se fera pas de cadeaux. Voici la liste des lauréats dans l’ordre de classement et ensuite le programme de ces deux premiers spectacles en nocturne à 22h :
- Luis Alberto Gerpe (Madrid), Roberto Blanco (Salamanca), Jesús Chover (Valencia), Rafael Cerro (Badajoz), Daniel Torres (Colmenar Viejo) et Fabio Castaneda (Madrid). Remplaçants éventuels : Adolfo Ramos (Málaga) et Borja Alvarez (Alicante).
- Demi-finales :
Vendredi 21 mai à 22h : becerros de Gallon pour Jesús Chover, Daniel Torres et Luis Alberto Gerpe.
Samedi 22 mai à 22h : becerros de Roland Durand pour Rafael Cerro, Fabio Castañeda et Roberto Blanco.
Je peux d’ores et déjà vous dire que la compétition sera rude pour ces jeunes apprentis. Ils ont tous des qualités indéniables mais le gagnant des premières phases est déjà un torero. Que ce soit dans le ruedo ou en dehors il a tout pour être un futur grand. Il est d’ailleurs arrivé largement en tête, l’école de Madrid possède ici un aspirant avec beaucoup de classe, d’art, de profondeur et de talent. Les autres sont un ton en-dessous mais en tauromachie vous savez que rien n’est acquis.
Voilà des cartels très alléchants et il faudra venir nombreux voir ces futurs toreros qui risquent de donner un spectacle très agréable. On ne peut que se réjouir face à ce genre de manifestation et vu le succès de la première édition, il est quasiment sur que l’année prochaine on assiste à une seconde édition de ce master dans le cadre de la Primavera des Aficionados. ¡ SUERTE A TODOS !
V.M