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Billet de blog 15 novembre 2010

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Rêves...

Le bonheur est une chose difficile à trouver et à garder. Pourtant il est possible de le vivre tous les jours, plutôt toutes les nuits. Lorsque nous rêvons notre corps vit une plénitude que nous ne retrouvons que très rarement. La tauromachie peut nous la faire ressentir. Avoir des rêves est essentiel dans la vie, ne pas en avoir serait se perdre, ne pas s’échapper. Les réaliser n’est pas si facile mais il faut voir la réalité, nous ne pouvons être dans un rêve perpétuel, il faut faire face à ce qui nous entoure, prendre conscience que rêver constamment n’est pas la solution. Pourtant il y a des personnes qui arrivent à vivre leurs rêves, qui du moins s’en donnent les moyens. N’est-ce-pas le plus important ? 

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le bonheur est une chose difficile à trouver et à garder. Pourtant il est possible de le vivre tous les jours, plutôt toutes les nuits. Lorsque nous rêvons notre corps vit une plénitude que nous ne retrouvons que très rarement. La tauromachie peut nous la faire ressentir. Avoir des rêves est essentiel dans la vie, ne pas en avoir serait se perdre, ne pas s’échapper. Les réaliser n’est pas si facile mais il faut voir la réalité, nous ne pouvons être dans un rêve perpétuel, il faut faire face à ce qui nous entoure, prendre conscience que rêver constamment n’est pas la solution. Pourtant il y a des personnes qui arrivent à vivre leurs rêves, qui du moins s’en donnent les moyens. N’est-ce-pas le plus important ?

Réussir à allier les deux est faisable, Léa Vicens n’apporte que des preuves à cette théorie. Il y a 4 ans elle part seule à la Puebla del Rio, le village de Morante. Durant un voyage à Séville elle réussi à se rendre au Ranch des frères Peralta. Sur place elle fait une démonstration de ses talents à cheval. LE maestro Don Angel Peralta tombe sous le charme de la nîmoise et lui propose alors de venir travailler pour lui. Au début, il n’était question que de dresser les poulains pour les spectacles, monter à cheval toute la journée pour les préparer, apprendre.Petit à petit elle réussi à faire sa place, prouve à tout le monde qu’elle sait de quoi elle parle, allie les gestes à la parole. Au final, c’est sa deuxième passion qui surgit comme une évidence : le toro. Six mois plus tard Don Angel décide de lui apprendre les bases du rejoneo, de lui apprendre ce qu’est la tauromachie à cheval. Ses journées se divisent alors en deux : la matinée pour monter et dresser les poulains, l’après-midi et la soirée pour s’entrainer à toréer. Rien n’est facile dans ce monde, surtout pour une femme, mais à force de détermination, de talent, d’abnégation elle se forge un caractère, une force tranquille se dégage et la sérénité fait place aux doutes. Au cours d’une conversation avec LE maestro il me dira une phrase, qui restera gravée dans ma tête : « Je ferais tout pour qu’elle devienne figura del toreo, cela prendra le temps qu’il faut mais elle ne sortira pas en public tant qu’elle ne sera pas prête et pour montrer que c’est un grande. ».

Durant toutes ces années, dans un cadre idyllique, elle se prépare pour ce jour si important. Elle vit son rêve à fond en se disant que de toute façon elle ne fait que ce qu’elle aime, elle réussi à travailler en vivant ses deux passions, tout le monde aimerait le faire. Le 2 Octobre à Olmedo, le rêve devient réalité. Les débuts sont toujours source d’angoisse, on ne sait pas où l’on va. Pour elle ce fut différent, ne réalisant peut-être pas l’enjeu elle est arrivée dans le ruedo avec une force et une connaissance parfaite de ses montures, de tout le chemin effectué. Effectivement, durant toute la tarde c’est ce qui s’est dégagé. Avec des chevaux absolument extraordinaires elle effectue deux faneas d’un grand niveau. Avec une cuadra de quatre chevaux, elle montre à tout le mundillo que le travail de dressage en amont porte ses fruits, qu’elle est grande. Tout ne pouvait pas être parfait, il reste des détails à gommer mais le plus important elle le possède et les tendidos l’ont vu. Toréer juste avec son cheval est le plus compliqué, également le plus important. Sur le dos de Betico elle réussi deux tercios de banderilles d’une grande profondeur, d’un temple ahurrisant, sans jamais se faire toucher la monture. Une performance digne d’une future grande. Ses chevaux sont déjà toreros, de futures stars… Réussir une telle présentation avec une telle classe, une élégance et un grand niveau de monte est admirable. Première corrida et première sortie en triomphe.

Dans la soirée je l’ai appelé pour récupérer ses impressions : « Je ne suis pas contente, je n’ai jamais vu mes chevaux aussi mauvais, la semaine prochaine je vais tout rectifier pour qu’ils soient au plus haut niveau à Fuengirola. ». Le 10 Octobre, dans la province de Malaga elle sort une fois de plus en triomphe…Avoir des rêves est nécessaire, se donner les moyens de les vivre est compliqué mais lorsqu’on y arrive il n’y a rien de plus beau, d’admirable.

V.Morelli

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