Après son seul contre six à Nîmes il avait eu cette phrase : « Je ne suis pas prêt de recommencer. ». Pourtant c’est l’évènement qui va marquer le début de saison nîmois. C’est ce que l’on appelle "Un Geste". A Haïti la terre a tremblé en ravageant tout sur son passage, la nature a pris la vie de plusieurs personnes avec une rare violence. Lui simple torero il a décidé de donner la sienne pour venir en aide à ce pays complètement détruit :
« J’avais dit que je ne ferais plus de seul contre six, mais quand j’ai vu cette tragédie je me suis dit qu’il fallait quej’aide. J’ai donc appelé mon apoderado, Luis Manuel Lozano, et je lui ai raconté ce que je voulais faire, il m’a demandé si j’étais sur. Peu après ons’est mis en contact avec Simon Casas pour tout régler. C’est un geste mais je pense que la cause en vaut la peine, l’unique manière d’aider c’est de toréer. »
La plupart du temps c’est un festival qui est organisé, on repense forcément à celui organisé, en 1989, pour obtenir des fonds afin d’aider les sinistrés des terribles inondations de Nîmes en 1988. A catastrophe extraordinaire, geste extraordinaire. Sébastien a pris la décision que ce ne serait pas comme d’habitude, le 13 mai ce sera une corrida formelle. Cela implique que les toros auront 4 ans minimum, les cornes seront intactes et le spectacle risque d’être grandiose. L’annonce du programme du jeudi de l’ascension a eu l’effet d’un enthousiasme pour tout le monde taurin. Un tel évènement montre une fois de plus les valeurs que prônent la tauromachie. La générosité de cet homme prend à contrepied tout argument anti-taurin. C’est un véritable pied de nez aux parlementaires catalans qui sont en train de priver les gens d’une liberté fondamentale : le Choix. Nîmes sera, en ce jour de printemps, la capitale de la solidarité. Il faut que cet amphithéâtre soit plein pour montrer, une fois de plus, que le monde taurin est une famille au grand cœur qui sait se mobiliser pour aider ceux qui en ont besoin. Le geste de ce Maestro est un exemple pour tous.
Catastrophe exceptionnelle : programme exceptionnel
C’est donc avec la complicité de Simon Casas que cet évènement à vu le jour. Il est évident que cette corrida à elle seule était amplement suffisante pour marquer ce jour d’une pierre blanche, mais la générosité du directeur des arènes va au-delà des attentes de chacun. Comme à chaque à fois il surprend par son ingéniosité et son talent. Depuis quatre ans il n’y a plus de spectacles le jeudi de l’ascension. Cette année il n’y en aura pas un mais deux. A caractère exceptionnel, programme exceptionnel. La Novillade de la Cape d’Or a lieu le vendredi matin de la féria de Pentecôte. Malheureusement, les arènes ne sont pas souvent garnies, et pour cause, tout le monde travaille. Cette année, elle sera le prologue d’une après-midi que l’on espère fabuleuse. Normalement, ces apprentis toreros auront le plaisir de toréer dans d’autres conditions, les arènes devraient être pleines. La mise en place d’un ticket unique pour les deux spectacles leur donnera l’occasion de se mettre en avant devant plus de monde. Le programme a de quoi en ravir plus d’un, la journée sera française sur tous les points : 6 novillos de ganaderias différentes (Blohorn, Gallon, Luc et Marc Jalabert, Virgen Maria, Robert Margé, Los Galos) pour : Patrick Oliver, Tomasito et Thomas Dufau. Un cartel de luxe avant une tarde hors norme.
La matinée risque d’être intéressante, les trois novilleros sont des valeurs montantes de la tauromachie française. Patrick Oliver est né à Nîmes, après ses débuts à l’école taurine de Nîmes il décide de tout plaquer pour vivre son rêve en Espagne, il réussi à intégrer l’école de la fondation du Juli. Depuis ce jour il ne cesse de progresser, il sera très intéressant de le voir en pleine forme au milieu de ce ruedo nîmois. Tomasito est né à Arles, son ascension est tout aussi intéressante que celle du nîmois. Il a connu des débuts compliqués en novillada piquées mais depuis la précédente temporada il explose et montre tout son talent. Thomas Dufau est né à Mont de Marsan. C’est avec Richard Millan qu’il s’est aguerri, c’est lui qui lui a permis de passer la première étape qui mène vers l’alternative ; en effet, il n’a connu qu’une temporada en novillada piquée mais cette dernière fut couronnée de succès, notamment à Nîmes où il sortit en triomphe après avoir coupé les deux oreilles de son premier toro de La Quinta. La porte des Consuls lui a échappé à la mise à mort de son second. Aujourd’hui, c’est Simon Casas qui l’apodère afin qu’il puisse confirmer cette ascension.
Il est intéressant de noter qu’à travers ces trois jeunes c’est toute l’aficion du sud de la France qui est réunit. Cette matinée est l’emblème de cette journée qui risque d’être riche en émotion. Nîmes sera la capitale de la solidarité, de la générosité, de l’aficion française et du mundillo. Le programme de ce 13 mai reflète le caractère hors norme de cette catastrophe.
Comme un symbole…
Cen’est plus nécessaire de le présenter tellement son « aura tauromachique » ne cesse de grandir. Il ne fait pas l’unanimité des aficionados mais il est clair qu’à l’heure actuelle il fait parti des plus grands. On peut lui reprocher ce que l’on veut mais il est important de dire qu’à l’aube de cette nouvelle saison, il est plus impressionnant que jamais. Ses deux sorties en triomphe, à Madrid, attestent de son impressionnant talent. Le toréo de Sébastien est en constante évolution, il progresse de saison en saison et ce début de temporada sera différent des autres, le torero met en lumière ce qui l’anime au plus profond de lui. Le fait de se mettre en danger pour les autres montre à tous que son cœur est immense ; il se retrouvera donc, en habitde lumière, devant six représentants de différentes ganaderias : Albareal, Alcurrucen, El Pilar, Garcigrande, Nuñez Del Cuvillo, Victoriano Del Rio.
Le programme est exceptionnel afin que les tendidos soient pleins et que les fonds récoltés soient à la mesure de l’aventure. Pour l’illustrer on a fait appel à l’artiste colombien : Santiago Botero. L’affiche réalisée par ce dernier est à l’image de son œuvre mais elle reflète l’ampleur du choix de ce torero.Sébastien Castella est représenté au milieu du ruedo avec sa muleta et un costume bleu. Il apparaît évidemment gros comme tous les personnages du peintre. Botero l’a représenté à l’inverse de ce qu’il est physiquement (effectivement il a une silhouette allongée et svelte) ; mais à l’intérieur c’est exactement ce qu’il est. Son cœur déborde d’envie, degénérosité, d’aficion… Cette affiche est un symbole qui met en avant sa grandeur d’âme, je pense que le choix de l’artiste n’est pas anodin, c’est une preuve de l’humanité du torero, il a voulu aidé ces personnes, avec ses moyens, qui ont disparu tragiquement. Il est important que ce soit mis en lumière, il faut respecter le fait qu’il mette sa vie en jeu pour essayer d’en sauver d’autres.
Encore une fois, le monde taurin montre à tout le monde qu’il sait se mobiliser pourles grandes causes. Un an après le festival de Vistalegre, en faveur d’Adrian Gomez, cet évènement restera, j’en suis sur, graver dans la mémoire de chaque aficionados comme le symbole des valeurs que véhiculent la tauromachie. Soyons nombreux ce jour là pour acclamer d’un immense ¡OLE ! les novilleros, les ganaderos, l’empresa et le GESTE de ce MAESTRO au grand cœur…
V.Morelli