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«Le racisme existe au Québec, même si en parler reste encore un grand tabou. C'est pourquoi un collectif de plusieurs personnes et organismes ont déposé il y a quelques semaines à l'Assemblée nationale une pétition demandant une commission publique sur le racisme systémique. Depuis, le projet fait du chemin, qu'il soit décrié par des Mathieu Bock-Côté ou appuyé par des politicien-nes....
«Le racisme, c'est un problème qui est toujours présent, mais on en parle très peu, et quand on le fait, c'est difficile de faire sortir la conversation de Montréal, alors que c'est un enjeu qui touche tout le monde», explique Émilie Nicolas, doctorante en anthropologie et l'une des initiatrices de la lettre ouverte parue dans La Presse dénonçant le racisme systémique et demandant une commission sur le sujet.
...Fort d'une mobilisation de plusieurs groupes qui se battent pour des enjeux tels que le profilage racial ou la discrimination à l'embauche comme Montréal-Nord Républik ou le collectif Montréal Noir (né à la suite de la mort de Jean-Pierre Bony, tombé sous les balles des officiers du Service de police de la ville de Montréal (SPVM), le collectif espère qu'une commission sur le racisme systémique permettra d'avoir une vue d'ensemble sur cet enjeu délicat dont personne ne veut parler.
Pourtant, les exemples pleuvent de la présence de racisme dans la société québécoise, et de non-inclusion des personnes racisées dans nombre de domaines. «Ce n'est pas normal qu'il y ait si peu de personnes racisées employées dans la fonction publique, qu'il y en ait seulement 312 chez Hydro-Québec sur 20 000 employé-e-s, que moins de 1% des employé-e-s de la Sûreté du Québec le soient», se scandalise Will Prosper, porte-parole de Montréal-Nord Républik, militant et activiste, également initiateur de la pétition.» Gabrielle Brassard-Lecours