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Billet de blog 13 février 2022

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Le jeu de la dame

Pour ceux qui vivent sur Mars, c'est l'histoire d'une orpheline qui découvre les échecs dans l'Amérique des années 60. Et qui va devenir une reine de cette discipline. Et comme je suis assez consensuel, je dirais comme beaucoup que c'est très bien. Et pourtant...

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Pour ceux qui vivent sur Mars, c'est l'histoire d'une orpheline qui découvre les échecs dans l'Amérique des années 60. Et qui va devenir une reine de cette discipline.

Et comme je suis assez consensuel, je dirais comme beaucoup que c'est très bien. Et pourtant...

Tout d'abord, la bande-son est omniprésente et envahissante et ne laisse pas la place aux silences. Même les parties d'échecs sont souvent ponctués de clic clac des horloges qui servent à calculer le temps de jeu de chaque joueur. La peur du silence qui ne pourrait pas transmettre d'émotions est un souci récurrent dans les productions modernes. Pour beaucoup de réalisateurs, le silence, c'est le vide. Or, le maîtriser est le signe des plus grands. Ici, on est bien dans une production américaine classique.

De plus, la trame narrative est très conventionnelle : la montée en puissance d'une autodidacte dans sa discipline. Pas de surprise jusqu'à une fin très (trop) consensuelle. On sait à l'avance où on va et cette histoire nous y amène tranquillement. Oui mais alors quoi ?

Et bien, le fait est que si on sait où on va, il est clair qu'on a envie d'y aller ! Car on est avec Beth. Elle nous agace, elle nous touche, on aime sa bouille... Bref, il s'agit d'une très bonne performance d'actrice. Et aussi que bêtement, comme dans beaucoup de sujets qui traitent de la réussite d'un anonyme dans sa discipline, on sait qu'elle va devoir franchir des échelons de plus en plus élevés et on a envie de savoir comment elle va se débarrasser du boss de niveau 1, puis du niveau 2 jusqu'au boss final ! Et si la construction du récit est classique , elle n'est pas fade. Il y a des accrocs, des doutes, des perturbations qu'il faudra traverser pour atteindre le but escompté. Et enfin et surtout, cette série transpire ce qu'elle veut nous faire aimer : les échecs. C'est passionnant et on vibre pour un pion qui bouge et les expressions et émotions qui vont découler de ces déplacements.

Et est-ce une série féministe ? Ben oui dans le sens où on nous montre le rapport homme femmes dans une époque où le rôle des femmes était d'être au foyer et au sein d'une discipline réservée aux hommes. Mais finalement, elle est très bien acceptée et si cela prône un message, c'est plutôt celui du mérite, du travail et du talent que celui d'un pouvoir oppressant de la tyrannie patriarcale qui entraverait ses ambitions.

Alors oui, il y a des défauts ( vraiment, même si mon cœur voulait cette fin, personnellement, celles réclamées par notre cerveau et nos émotions ne sont pas toujours les meilleures ), allez-y, vous vibrerez et espérerez naturellement que non, elle ne bougera pas sa tour en d4.

Disponible sur Netflix.  

Cette chronique et bien d'autres sont disponibles sur ce lien https://seriephiledudimanche.jimdofree.com/2021/02/21/le-jeu-de-la-dame/

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