L’analyse de la nomination de Barnier, Premier Ministre, a des conséquences bien plus grave que celles que l’on imaginait.
Le piège politique se réalise en plusieurs étapes et peut-être à l’insu de tous.
1- la dissolution : Macron décide de rebattre les cartes et, il l’espère, à son avantage …
2- Ciotti fracture le LR en s’alliant avec le RN. Les sondages annoncent un score élevé pour le RN et, la possibilité en cas de triangulaires au second tour d’une majorité RN.
3- Le score du RN est confirmé lors du premier tour mais la gauche unie perturbe les analystes avec la mise en place d’un Front Républicain.
4- Les LR ne rejoignent pas le Front Républicain … Macron n’a visiblement pas compris que cela se ferait de façon intransigeante vis à vis d’un gouvernement au Centre !
5- Le soir du second tour la gauche est en tête, mais n’obtenant qu’un tiers des sièges. La Gauche se lance dans une fiction de réclamer le pouvoir pour appliquer un programme complètement minoritaire. Avait-on besoin de passer l’été à réclamer un pouvoir alors qu’en même temps un piège se refermait.
6- La valse des potentiels premiers ministres tourne autour d’un seul sujet à ce moment, l’hypothèse d’un gouvernement central … comme par hasard cet hypothèse se heurte au refus des LR …
7- La nomination de Barnier permet de créer la grande coalition de droite, entre le RN, les Ciottistes, les LR, Horizon qui forcera les centristes du Modem à se plier, et à ce stade ce gouvernement n’a même pas besoin des macronistes pour gouverner.
8- Macron se donne les moyens de finir son mandat, mais il place Marine Le Pen au centre du jeu tant les RN dominent une large part de l’électorat. Mais il offre aussi une stratégie de second tour pour la droite qui aura eu l’expérience de gouverner ensemble.
9- Ou sera la gauche ? Ceux comme moi qui s’estimeront trahi par Macron ne peuvent que constater une droitisation sans limites espèrent un retour à la sociale démocratie. Après trois ans de pouvoir, en 2027 il sera complexe de voter pour un autre candidat de droite pour éviter Le Pen. J’avoue n’avoir jamais envisagé jusqu’à présent de ne pas voter lors d’un second tour…
Certains ont espéré un retour aux urnes un an après, sur la base d’ l’exclusion du RN, ils se sont tous trompés, le RN est au centre du jeu. Après les costumes cravates, le RN votera peut-être le budget (qui passera de toute façon via le 49-3) et continuera à s’incruster dans la normalité politique.
Je crains que nous ne soyons complètement passés à côté.