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Billet de blog 23 septembre 2010

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Estimation à Lyon le 23/09 : quelle méthode?

  Que les préfets diffusent des chiffres nettement inférieurs à ceux des syndicats, voilà qui n'est pas nouveau. Que le gouvernement annonce à la mi-journée sa satisfaction de voir la mobilisation s'amenuiser, et veuille y voir un indice de l'acceptation de la réforme par le peuple, un retour à la raison de la nation, cela fait sourire.

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Que les préfets diffusent des chiffres nettement inférieurs à ceux des syndicats, voilà qui n'est pas nouveau. Que le gouvernement annonce à la mi-journée sa satisfaction de voir la mobilisation s'amenuiser, et veuille y voir un indice de l'acceptation de la réforme par le peuple, un retour à la raison de la nation, cela fait sourire. Personne ne s'étonne plus de la « décomplexion » actuelle en matière de propagande. Villepin va même jusqu'à dénoncer une manipulation de la menace terroriste.

En revanche, certains événements du côté des syndicats me surprennent beaucoup. On va dire que je débarque, mais c'est pour moi nouveau et paradoxal de se dire que le mouvement est freiné par leurs appareils centralisés. Je ne veux pas faire l'hypothèse tentante que certains y trouveraient l'occasion d'assurer la pérennité de leur fonds de commerce – après tout, résoudre un problème social, c'est les rendre inutiles -, ni parler de compromission/cogestion avec l'ordre établi. Il me semble que la désorganisation, l'inefficacité, le manque d'imagination, suffisent à expliquer l'effet « pacifiant » de leur action. Peut-être faut-il y ajouter une certaine peur d'être débordés par leur base ; pas besoin de les accuser, donc, de ralentir intentionnellement la marche.

En tout cas, parler chiffres semble important, au moins pour le gouvernement qui fait tout pour les minimiser. Aussi, je m'interroge sur certaines disparités d'évaluation : une sous-estimation syndicale serait une erreur grave de plus, propre à entraver la contestation de ces politiques antisociales. Plus précisément, je voudrais savoir si l'on peut se fier à l'estimation de 36 000 à Lyon.

On peut trouver sur le site du monde (http://www.lemonde.fr/societe/infographie/2010/09/23/la-carte-des-manifestations-du-23-septembre-2010_1414999_3224.html#ens_id=1305816) une carte des manifs qui permet de visualiser l'ensemble des données (d'où sont tirées celles qui suivent).

Questions :

-- -- Les chiffres diffusés dans la presse sont-ils transmis par les mêmes syndicats dans toutes les villes ?

-- -- Les méthodes de comptage sont-elles identiques dans les différentes sections locales d'une même organisation?

-- -- Est-il normal que le nombre de manifestants annoncé par « les syndicats » ( 470 000 habitants hors agglomération ; 18 000 manifestants [préfecture] || 36 000 [syndicat(s)] ) soit si faible alors que des villes pas spécialement réputées pour un militantisme acharné ni pour une tradition d'exagération à la marseillaise affichent un taux de mobilisation bien supérieur ? Voir par exemple Strasbourg ( 270 000 habitants hors agglomération ; 7500-8000 manifestants [préfecture] || 20-25000 [syndicats] )

-- -- J'ai moi aussi essayé de prendre la mesure du défilé : j'ai du mal à croire à moins de 50 000. Voici le procédé.

  1. rester au même point de la manif ;
  2. chronométrer le temps total de l'écoulement, depuis la tête jusqu'à la fin du cortège = +/- 2h20 ;
  3. évaluer le nombre par rangée : en étant généreux pour les sceptiques, une moyenne de 10 personnes au minimum par mètre (boulevard à 4 voies) ;
  4. évaluer la vitesse du cortège = entre 2 et 3 km/h environ, disons 2,5 km/h
  5. ce qui donne : 10 x 2500 m x 2,3 h = 57500...

Que pensez-vous de ce calcul ?

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