Je ne voulais pas parler de ce sujet, je trouve qu’on en parle trop.
J’ai l’impression de revoir un vieux film un vieux nanar, un mauvais souvenir, toujours actif, d’il y a quatre ans. Une personne presque inconnue qui commence à apparaître sur des médias grand-public avec insistance et puis ça explose dans tous les médias.
Ah, vous vous rendez compte il devient un phénomène médiatique, et bien oui, c’est même grâce à toi, puisque tu en parles En regardant de plus près, cela a commencé sur les médias appartenant à nos chers (très chers) milliardaires, j’ai même eu l’impression de revoir une grande campagne pour nous faire acheter acheter nouveau baril de lessive. Ils sont très fort pour cela, ils maîtrisent parfaitement la technique. Il y a 4 ou cinq ans, l’homme de l’époque à eu plus de vingt couverture de Paris Match. Je ne m’étais encore aperçu de rien.
J’étais abonné (entre autres) à des revues de vulgarisation scientifiques. Et dans l’une d’entre elles, Sciences et Avenir, quatre mois avant l’élection présidentielle, je tombe sur un quatre page à la gloire d’un certain Macron, oh c’est intelligemment fait, le journal a interviewer des grands scientifiques, connus et aimés du grand public, comme Hubert Reeves et d’autres, pour parler … et bien, mine de rien, pour parler du programme scientifique du candidat Macron et de lui seul et d'en faire l'éloge (du programme et donc du candidat). En voilà un beau cadeau pour une campagne électorale, et dont la valeur ne va pas apparaître dans les comptes contrôlés par la loi et la commission de contrôle des comptes de campagne. J’ai immédiatement réagi en envoyant une lettre pour mettre un terme à mon abonnement et en demandant ce qu’un parti pris dans une campagne électorale venait faire dans une revue de vulgarisation scientifique, et je n’ai pas du être le seul, car dans le numéro suivant ils ont sorti une page (une seule) sur le même sujet mais pour l’ensemble des autres candidats, quatre pages pour l’un, une seule page pour tous les autres. Et là j’ai commencé à me poser des questions, je me suis demandé qui était propriétaire de cette revue ? Bingo, c’est un de nos milliardaires. Et j’ai réalisé et bien oui, pour lancer un nouveau baril de lessive il faut en parler, il faut faire du buzz et au dessus d’un certain niveau de buzz, on peut faire confiance à l’instinct de mouton de panurge d’un grand nombre de journalistes... "c’est un phénomène médiatique" on ne peut pas ne pas en parler ! Et c’est parti, personne ne voulant être le dernier à en parler, le buzz explose et puis ça arrive dans tous les médias et sur les radios et télés publiques. On appelle cela la « Bulle Médiatique » comme on parle de « Bulle Financière ». Et sans parti politique ni militant, mais profitant de l’abstention grandissante il est élus avec 13 % des inscrits chiffre qui, bien sure n’apparaît jamais dans les comptes-rendus et c’est le Président de la République élus démocratiquement... et oui chez nous il est démocratique d’être élu avec 13 % des voix des citoyens inscrits sur les listes électorales.
Et alors ?
Et bien j’ai l’impression de revoir le même scénario, même si enfin des journalistes se mettent à réfléchir.
Questionné partout sur sa stratégie et ses marottes identitaires, Il déroule son propos et son agenda politique, sans qu’aucune question sur les accusations de violences sexistes et sexuelles le visant ne lui soit posée. Dans combien d’articles ou d’enquêtes sur sa supposée irrésistible ascension ces accusations, étayées, ont-elles été évoquées ?
Dans la profession, certains ont d’ailleurs réagi en interpellant leurs confrères et consœurs. « Coucou les confrères. On commence à se poser des questions ou on continue à se faire manipuler ? », a ainsi interrogé Salhia Brakhlia de France Info dans un tweet assorti du hashtag : « Pas encore candidat mais le monsieur vend bien son bouquin. » « On a créé un monstre qui est en train de nous échapper », s’inquiète aussi un journaliste d’une chaîne d’info en continu.
« tout le monde se demande si on n’est pas en train de nourrir la bête. » déclare un journaliste.
Des doutes qui ont gagné bien des rédactions ces dernières semaines, Mediapart compris. Pourtant dans un grand article sur ces doutes , je me suis arrêté de compter à 15 fois le nom de cet individu et ça n’était pas fini. Ils ne comprennent pas que c’est en répétant sans arrêt un nom, comme un mantra, qu’on fait vendre un nouveau baril de lessive, et qu’on fait voter pour un candidat.
Et bien il serait temps et je commence à avoir peur peur de voir se pointer un fantôme de Trump, de Bolsonaro et de tant d’autres.
Mais certains s’en défendent :
« Ce serait simpliste de limiter Zemmour à une bulle médiatique. Il y a derrière un vrai phénomène de société. Avec ses codes différents de la politique traditionnelle, son ton très cash, il suscite un engouement qu’il n’y a pas autour de Marine Le Pen. »
abonde un journaliste de BFMTV ( encore un média de milliardaire)