Contribution à la réflexion sur le projet de loi du travail.
je me demande si ces gens sont stupides, incompétents ou vendus?
Mon mauvais esprit congénital m'incite à pencher pour la troisième option.
Ils veulent nous faire croire qu'il faut « aider » les entreprises parce que ce sont elles qui créent du travail, en passant sous silence que c'est aussi elles qui tuent le travail. Pour cela ils utilisent "l'emploi" comme unité de mesure pour travail. Il est vrai que globalement les entreprises créent de l'emploi mais elles en suppriment aussi, on peut donc se demander quel est le résultat global ?
L'unité « emploi » est tellement grossière qu'elle ne représente pas la situation ; en effet sous le même mot, on trouve des temps pleins avec beaucoup d'heures supplémentaires, des simples temps pleins, des temps partiels, des temps très partiels (petits boulots) et des temps zéro heure.
L'emploi est donc très mal partagé, et libéraliser l'accès aux heures supplémentaires permet d'augmenter les plus grosses parts et freine donc la création d'emplois ; ce qui est le contraire de l'objectif annoncé (je dis ce qu'il faut faire mais je fais le contraire).
Pourtant il existe un bon indicateur pour le travail, publié régulièrement par l'INSEE, il s'agit du nombre d'heures travaillées et payées par an en France! Ces statistiques montrent que la quantité de travail n'a pas bougé de 1949 à aujourd'hui (durant plus de 65 ans), montrant bien que, collectivement les entreprises n'ont jamais créé de travail durant cette période, malgré une croissance énorme du PIB. Le travail est donc une denrée fixe, qu'une croissance énorme (sur la période) n'a pas modifiée (en fait cette quantité a diminué de 10% sur la période, mais ce n'est pas très significatif car c'est de l'ordre de grandeur des fluctuations annuelles que l'on observe).
On a donc une denrée fixe qui, de fait, est partagée! actuellement de façon très inégalitaire! Certains ont des grosses parts, d'autres des petites et beaucoup rien du tout.
Il n'y a donc qu'une seule façon de lutter contre le chômage, c'est de rendre le partage plus égalitaire en diminuant la durée légale du travail, en passant à la semaine de 30 heures.
Les arguments mensongés se poursuivent en parlant de "coût " du travail, qu'il faut bien évidemment baisser!
et en passant sous silence que c'est le travail qui produit de la richesse, et que, si on s'autorise à parler de « coût du travail » , alors on doit aussi parler de « coût du capital ».
Si il faut rendre les entreprises plus compétitives (sans indiquer quel sens on donne à cette expression) alors on peut déjà baisser le coût du capital ; remarquons que "baisser le coût du travail" consiste en fait, à prendre une partie de la rémunération du travail et de la basculer dans la rémunération du capital et au total la compétitivité n'a pas évolué ; cela, le patronat peut le faire tout de suite, il n'a pas besoin d'attendre l'accord des salariés ni celui du gouvernement, pourquoi ne l'ont-ils pas fait depuis longtemps ?
Depuis la fin des années 70, la clé de la répartition de la "valeur ajoutée" entre rémunération du travail et rémunération du capital n'a pas cessé de basculer en faveur du capital et au détriment du travail. En revenant simplement à la clé de répartition de la fin des années 70, on pourrait passer à la semaine de 30 heures sans baisse de salaires et en payant au même niveau les nouveaux emplois mettant fin au chômage de masse. Cela va donc :
- diminuer les charges des comptes sociaux, et augmenter le nombre de cotisants donc les ressources, mettant fin aux déficits des dits comptes et les rendant excédentaires,
-ce qui permettra de diminuer les prélèvements pour les rendre aux travailleurs (puisqu'ils sont comptabilisés comme partie de la rémunération du travail) et donc d'augmenter tous les salaires.
Baisser la durée légale du travail élimine le chômage de masse, permet d'augmenter l'ensemble des salaires et de mettre fin aux déficits des comptes sociaux !
Voilà une mécanique globale pour régler nos plus gros problèmes, mais je n’oublie pas qu'il y a des TPE et des PME qui sont en difficulté même si globalement les entreprises n'ont jamais distribuer autant de dividendes, montrant par là qu'il n'y a pas de problèmes de l'ensemble des entreprises, donc macro-économiques. Il s'agit là de problèmes particuliers, relevant de la micro-économie. Des solutions macro-économiques ont peu de chance de résoudre les problèmes micro-économiques, mais vont amplifier la masse des dividendes distribués, contribuant ainsi à augmenter la richesse des plus riches qui ne peut se faire qu'au détriment d'une partie des autres puisque maintenant il n'y a plus ou pas de croissance du PIB. IL faut trouver des solutions adaptées plus finement au problème des petites entreprises (tpe, pme) en difficulté.
IL faudra aussi réfléchir à ce qu'on fait des emplois liés à des productions nuisibles pour l'environnement et l'avenir de l'humanité, sachant qu'il y a de nombreux emplois à créer dans le cadre de la lutte contre la dégradation du climat.