Retraites: les machinistes RATP sacrifiés sur l'autel de la rentabilité

Les 16000 machinistes de la RATP n'ont même pas encore encaissé l'adoption de la loi LOM par l'Assemblée Nationale qu'on les assomme à nouveau par la réforme des retraites. Ces figures du prolétariat moderne n'ont visiblement pas fini de payer très cher la ligne politique d'Emmanuel Macron.

La loi LOM a été définitivement adoptée par la représentation nationale alors que cette loi supprime d'un trait de plume toutes les avancées sociales des machinistes de la RATP obtenues moyennant de lourds sacrifices. Des conditions de travail durcies conjuguées à la suppression de jours de repos pour répondre à ce dogme de la rentabilité et de la compétitivité à tout prix. 

Les machinistes RATP ont le moral miné par l'avenir ombrageux qui les attend et ce n'est pas cette réforme des retraites qui va le redresser. Cette réforme, comme il est convenu de l'appeler, est en réalité une suppression pure et simple de tous les régimes spéciaux de retraite dont bénéficient entre autres les machinistes de la RATP. Plus aucun sacrifice concédé par cette profession ne trouve grâce auprès du pouvoir politique ni auprès d'une partie de l'opinion publique. Pourtant ce sont bien les machinistes de la RATP qui assurent la continuité du service public 365 jours par an, qui travaillent en horaires décalés et qui sont exposés chaque jour aux agressions, aux violences, aux incivivilités, au stress et à la pollution.

La grève prévue le 13 septembre fera-t-elle date dans l'histoire des luttes sociales? Pas sûr mais l'histoire retiendra incontestablement l'image d'un président qui aura conduit la plus grande offensive jamais menée jusqu'alors contre le modèle social français. Ces hommes et femmes qui font la grandeur du réseau de transport francilien voient donc leur professionnalisme au service des voyageurs balayer d'un revers de main au motif d'une supposée équité entre tous les Français.

Une imposture intellectuelle et morale de plus que l'histoire jugera sévèrement car  chacun sait que l'équité entre les citoyens français face à la justice, à la santé, à l'éducation s'éloigne inexorablement de l'idéal démocratique français.