Mon ami Redouane Faid

Le titre est volontairement provocateur et donc pour calmer les ardeurs belliqueuses de certains lecteurs qui pourraient vouloir mettre ma tête à prix, je ne fais pas l'apologie du grand banditisme ni du meurtre de policiers. Une fois qu'on a dit ça, on peut légitimement se poser la question de savoir pourquoi Redouane Faid s'est évadé. 
Je sais en tout cas une chose, c'est que l'ennemi public numéro un clame toujours haut et fort son innocence du meurtre de la jeune policière Aurélie Fouquet. Les procureurs d'un soir qui jettent l'opprobre sans procès sur un intellectuel dont je taierai le nom savent bien que la présomption d'innoncence en France c'est à la carte. Une fois qu'on sait ça, on comprend mieux pourquoi Redouane Faid s'est fait la belle : simplement parce qu'il n'a plus confiance en la justice française et entre nous, il n'est pas le seul. Son pourvoi en cassation était donc voué l'échec et ça il l'a bien intégré. 
L'opinion publique l'a dores et déjà condamné et la justice n'a eu aucun mal à le condamner également avec un dossier comportant des zones d'ombre nombreuses et manifestes. Aussi, comment garder foi en cette justice dont les décisions démontrent jour après jour le caractère partial, complaisant avec les puissants et rasciste?
Mettons en parallèle le meurtre du jeune Aboubakar âgé de vingt deux ans dans le quartier nantais de Breil. Le policier auteur du coup de feu mortel est toujours en liberté sous contrôle judiciaire. Et mon intuition me dit que la présomption d'innoncence en faveur du policier va profiter à plein régime et qui sait pour être finalement relaxé. Là étrangement personne pour dénoncer cette injustice criante.

Et des bavures policières, les annales judiciaires en sont bien fournies mais aucune ne s'accompagne d'une peine comparable à celle de Redouane Faid en l'occurrence dix huit ans de prison. L'indignation sélective dans notre pays ne fait ainsi qu'accréditer la thèse selon laquelle n'a pas droit à la présomption d'innocence qui veut. A bon entendeur.