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Billet de blog 11 janvier 2023

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« Bon courage déjà pour arriver à 62 ans », le mensonge de trop

La réforme des retraites est relancée et tout laisse à penser que l’exécutif est déterminé à la conduire à son terme. Malgré une opinion publique largement contre, des syndicats unanimement opposés même les plus réformistes, Emmanuel Macron est préparé à affronter la colère de la rue.

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La réforme des retraites est relancée et tout laisse à penser que l’exécutif est déterminé à la conduire à son terme. Malgré une opinion publique largement contre et des syndicats unanimement opposés à celle-ci même les plus réformistes, Emmanuel Macron est préparé à affronter la colère de la rue.

Bien que privé de toute légitimité politique, le président sans majorité absolue entouré de ses stratèges entend ne pas perdre de temps pour faire adopter ce projet d’une régression sociale inouïe et les moyens d’y parvenir sont tout trouvés : LBD, canons à eau, grenades de désencerclement vont être les principaux « arguments » mis en avant pour convaincre la population d’accepter ce que le président appelle « la mère des réformes ». Plus d’une dizaine de lois passées en faisant usage du 49.3, donc sans tenir compte de la représentation nationale et une inflation qui bat tous les records mettant boulangers, artisans et ménages modestes à genoux, les ingrédients d’une explosion sociale semblent bel et bien réunis d’autant que le sujet des retraites touche à l’identité humaniste de tout un peuple.

Bien que le régime par répartition soit financé et que le rapport du COR exclut tout péril sur ce dernier, les éléments de langage utilisés par la Macronie sont bien rodés :«système de retraite déficitaire », « nécessité de pérenniser le financement des retraites », «engagement de campagne du président », les arguments fallacieux ne manquent pas pour justifier l’injustifiable d’où le fossé qui se creuse inexorablement entre le gouvernement et les Français. Le quinquennat qui s’est achevé en 2022 était très rude mais la tragédie du covid a eu raison de ce projet de retraites à points. C’est donc reparti pour un tour mais avec quel dénouement cette fois? Faire travailler les Français jusqu’à 64 ans alors que la courbe de l’espérance de vie s’est remise à baisser démontre que l’objectif d’une telle loi est bien de profiter le moins possible de sa retraite. Un objectif à mettre en face des propos qu’il a tenus en 2019 où il disait avec force : « bon courage déjà pour arriver à 62 ans. Alors on va dire, il faut aller jusqu’à 64 ans… Ce serait hypocrite ». Une volte-face vertigineuse qui en dit long sur la conception que le président actuel a de l’honnêteté intellectuelle et politique vis-à-vis des Français.

Les critères de pénibilité ayant été drastiquement restreints, il y a fort à parier que si ce projet macabre passe, c’est la garantie de voir des seniors mourir massivement au travail ou partir plus tôt avec une décote et donc avec une retraite misérable. Ce projet n’est donc rien d’autre qu’une fabrique à pauvreté dans le sillage des inégalités crées et considérablement amplifiées sous le « règne » d’Emmanuel Macron ce qui rend ce projet de réforme parfaitement cohérent avec la réforme de l’assurance chômage, la baisse de 5 euros de APL pour les étudiants, la hausse de la CSG pour les retraités, la mise en place du forfait de 20 euros pour tout passage aux urgences sans hospitalisation, le gel du point d’indice des fonctionnaires etc. Des mesures qui s’accompagnent de la suppression de l’ISF, de la flat tax et d’une batterie infinie de dispositifs encourageant l’optimisation fiscale.

Les gilets jaunes ont repris du service et les organisations syndicales vont encore battre le pavé le 19 janvier car l’oligarchie française a juré d’avoir la peau des travailleurs. BlackRock lorgne toujours sur les 327 milliards d’euros alloués au système de retraite. Et quoi de mieux qu’un projet de réforme rendant une retraite incertaine pour envoyer les Français dans les bras d’un spéculateur financier qui leur vend l’illusion de la sécuriser. Les errements de ce gouvernement spécialiste du pantouflage et vraisemblablement à l’abri du besoin avec un patrimoine moyen évalué à 1,9 million d’euros sont légions. Comment croire dans ce cas que l’exécutif gouverne vraiment dans l’intérêt général?

Les travailleurs sont prévenus. Ce quinquennat sera une guerre sociale sans répit menée contre eux et cette dite réforme n’a d’autre visée que de les priver d’une retraite digne, le seul héritage encore débout malgré les assauts répétés d’une caste à l’égoïsme sanguinaire.

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