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Billet de blog 11 avril 2022

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Après l'espoir, la déception et la colère

La gauche a perdu mais la faute à qui? Il faut bien trouver des réponses à cet échec, un échec de justesse mais échec quand même. Les réponses ne sont pas difficiles à trouver. Elles sont même assez simples voire simplistes pour d'autres.

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La gauche a perdu mais la faute à qui? Il faut bien trouver des réponses à cet échec, un échec de justesse mais échec quand même. Les réponses ne sont pas difficiles à trouver. Elles sont même assez simples voire simplistes pour d'autres. 

Jean-Luc Mélenchon a réuni plus de 21 % des voix là où Fabien Roussel lui n'a pu rassembler que 2,5% des suffrages. Yannick Jadot qui se sentait pousser des ailes depuis sa percée aux élections européennes n'a même pas atteint les 5% nécessaires pour se faire rembourser ses frais de campagne. Le candidat communiste a cru bon de se présenter en raison de sa différence avec Mélenchon sur le nucléaire et endosse donc par son choix une très grande responsabilité dans ce résultat électoral qui laisse un goût terriblement amer. 

Quand on préfère sauver son parti plutôt que le peuple de gauche, peut-on encore se prétendre de gauche ? Les espoirs étaient immenses et la déception l'est tout autant. Il manque une poignée de voix pour supplanter Marine Le Pen, moins d'un pourcent ce qui fait forcément penser aux 2,5% de Fabien Roussel et à ce qu'ils auraient pu amener comme autre configuration politique. Le jeu en valait-il vraiment la chandelle pour le PCF? Quand on voit les réformes dans les cartons d'Emmanuel Macron, la question se pose légitimement. La retraite à 65 ans et le retour probable du pass vaccinal suffisent à donner la migraine pour tous ceux qui ont nourri l'espoir d'une victoire de l'Union Populaire ce 10 avril. 

Fabien Roussel et Yannick Jadot ont préféré en leur âme et conscience sauver leur parti respectif plutôt que de sauver les classes populaires du joug néolibéral dans lequel ils sont empêtrés depuis de trop longues années. L'Union Populaire a pourtant donné la chance à chacun d'y trouver sa place pour peu que ce soit l'intérêt collectif qui prime sur l'intérêt partisan. L'écologie y figurait en très bonne place et le soutien aux plus fragiles (étudiants, bas salaires, retraites) aussi. Avoir choisi l'aventure personnelle plutôt que le récit du "ensemble" sera donc le début d'une chronique mortifère pour tous ceux et celles qui attendaient un changement profond.

 C'est à n'y rien comprendre surtout lorsque les candidats communiste et écologiste ont appelé dès les premières minutes à voter pour Emmanuel Macron une fois leur défaite actée. C'est qu'il est donc possible pour ces deniers de prendre conscience du danger que représente l'extrême-droite mais impossible de réaliser ce même danger au profit d'une coalition de gauche avant le premier tour? Mais de qui se moque-t-on? Appeler à voter pour Macron avec une facilité aussi déconcertante mais accepter le danger d'une extrême-droite au second tour en refusant d'agréger toutes les forces vives du progrès social est une faute politique et morale dont le coût humain sera incontestablement très élevé. 

Des gens qui mourront au travail et c'est déjà le cas, des gens qui ne pourront plus se soigner, des jeunes qui ne pourront plus faire des études supérieures, c'est le spectre qui attend la France d'aujourd'hui et autant dire qu'elle ne donne pas le moral. Le réveil de ce 11 avril aura des allures de gueule de bois dont les effets auront beaucoup de mal à se dissiper. Faire barrage à l'extrême-droite nous disent les candidats Roussel et Jadot. L'Union Populaire y avait déjà pensé mais avant le premier tour et pour ce faire, il eût été politiquement plus intelligent de construire ce barrage avant l'annonce d'un résultat qui résonne comme la chronique d'une violence sociale et économique inouïe pour les 5 ans à venir. D'ailleurs ce barrage appelé de leur vœux n'arrivera pas tant le rejet de la politique est arrivé ce soir du 10 avril à son paroxysme. 

Si Marine Le Pen doit prendre le pouvoir, ainsi soit-il. Une idée à laquelle les électeurs de l'Union Populaire sont prêts car ils savent pertinemment qu'avec Emmanuel Macron, c'est cinq ans de labeur et de souffrance qui les attendent.

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