Aucun communiqué du quai d'Orsay. Ni de l'Élysée ni d'aucun ministère pour condamner le meurtre de la journaliste d'Al Jazeera Shireen Abu Akleh tuée ce matin à Jenine par l'armée israélienne.
La France, ce pays nous dit-on si attaché à la liberté de la presse regarde ailleurs alors que même la presse française se fait l'écho de ce drame. Pourquoi? Parce que tous les journalistes ne se valent pas, comme tous les réfugiés ne se valent pas. Imagine-t-on un pareil silence du président français si un journaliste français ou même étranger avait été assassiné en Ukraine par les forces russes? On se souvient tous de la main tendue et sinistrement mise en scène par Emmanuel Macron lorsqu'une journaliste russe avait simplement tenu une pancarte pour dénoncer la propagande mensongère du Kremlin en plein direct.
Les journalistes couvrant le conflit du Moyen-Orient qui est en réalité une agression menée par un État occupant avec l'aval de la communauté internationale sont tous à la merci d'une balle qui pourrait se loger dans leur crâne un jour car la volonté d'Israël est d'occuper l'intégralité des territoires palestiniens mais en muselant également toute forme de mauvaise publicité qui pourrait nuire à son image ou contrecarrer son dessein expansionniste. Il faudra toujours rappeler que ces morts de part et d'autres sont le fait d'une occupation qui dure depuis plusieurs décennies et que les États puissants ont décidé de soutenir contre toute rationalité humaine. La France en faisant partie puisque la diplomatie tricolore a fini par s'aligner sur la position américaine à savoir que "les Israéliens ne font que se défendre contre le terrorisme".
Le meurtre de cette journaliste émérite tôt ce matin nous rappelle que l'armée israélienne est une armée criminelle qui tue femmes, enfants, journalistes et tous ceux qui osent dénoncer ce massacre à ciel ouvert. C'est la liberté d'informer qui est entravée aujourd'hui par cet assassinat et il démontre encore une fois le caractère odieux et terriblement sanglant de cette occupation. Il faudra bien se résoudre un jour à appeler ces exactions perpétrées par l'armée israélienne des actes terroristes.
En attendant le président fraîchement élu s'honorerait à exprimer l'indignation de la France face à cette attaque honteuse de la presse. Une journaliste est morte mais le journalisme continuera, il faut l'espérer à relayer cette répression meurtrière qui sévit depuis de trop longtemps sans que la France ne s'émeuve plus devant cette criante injustice.