Un manager licencié pour avoir été trop sympathique avec son équipe

La cour de cassation a confirmé le licenciement d'un manager pour avoir été trop proche de ses collaborateurs. L'histoire a l'air d'être anecdotique mais à y regarder de plus près, elle est symptomatique d'une société aux abîmes dont le redressement prendra de longues années. 
À l'heure du management positif et du bien-être au travail, voilà que la justice désavoue un manager qui s'est soucié de son équipe en offrant une atmosphère de travail apaisée et constructive. Ceci dans le but ultime d'obtenir le meilleur de ses salariés. La justice par un tel jugement envoie donc un message clair au monde du travail : l'autorité et la distance sont les seules méthodes de management juridiquement valables pour diriger une équipe. Une régression de taille alors que la littérature managériale moderne préconise de substituer l'écoute, la proximité, l'harmonie à la surveillance, la pression et la terreur. Les burn out, les dépressions au travail, le stress qui coûtent au passage très cher à la sécurité sociale sont le résultat d'une vision de l'entreprise obsolète et rétrograde. 
Il serait temps que nos juges comprennent un peu mieux les enjeux du monde et plutôt que de soutenir une vision passéiste du management, contribuent à faire avancer ne serait-ce que symboliquement un idéal d'entreprise où les forces vives ne s'affrontent pas mais se complètent. En même temps lorsque la justice devient vecteur d'injustices, personne ne sera étonné.