Ces milliers de personnes qui ont avalé des milliers de kilomètres ce week-end pour rejoindre la capitale ont fait beaucoup réagir.
Convois de la liberté pour les uns, convois de la honte pour d'autres. Même si le mouvement semble hétéroclite et somme toute assez semblable aux gilets jaunes, la démarche était noble, citoyenne et particulièrement saluée par bon nombre de Français qui les attendaient le long des routes pour les ovationner. Clément Beaune, le secrétaire d'Etat chargé des Affaires européennes, lui n'a pas hésité à parler de convoi de la honte pour désigner ces hommes et ces femmes qui s'opposent au passe vaccinal mais qui dénoncent aussi et surtout l'érosion de leur pouvoir d'achat ainsi que les inégalités sociales. Le convoi de la honte, comme aime à les appeler le secrétaire d'Etat, a renvoyé ces Français du labeur à un statut de sous-citoyens, inintelligents et sous-dotés en culture politique. Bref le mépris au sommet de son expression ce qui ne sera jamais que la continuité et bientôt la fin, il faut l'espérer en tout cas, d'un quinquennat rythmé de dédain et de matraques contre les classes populaires.
Mais que dire alors de "convoi des teubés", expression utilisée par Sophia Aram sur Twitter qui voit dans ce mouvement "des cons mais pas beaucoup de liberté". L'intelligentsia médiatique n'a plus de limite en se lançant dans une concurrence du mépris. Sophie Aram qui anime une rubrique humour tous les matins sur France Inter n'est en effet plus très drôle depuis longtemps et ce Tweet confirme l'inconsidération qu'elle a vis-à-vis de ceux qui ne pensent pas comme elle. Dans tous ces "teubés", il y avait sans doute une partie de ses auditeurs qui réfléchiront à deux fois dorénavant avant de mettre la fréquence de cette radio bobo-gaucho. Insulter avec une telle suffisance des citoyens qui réclament plus de liberté et de justice sociale rappelle curieusement les régimes du passé. Mais le régime actuel est-il si différent de ceux d'avant? Pas vraiment. Et voir une humoriste, ou une femme se revendiquant comme tel, tourner en dérision les promoteurs d'une liberté perdue a suscité l'indignation générale. Rappelons que cette dame est payée avec l'argent de la redevance, qui elle-même est payée par tous ces "teubés" incapables d'égaler son éminence intellectuelle, croit-elle.
Une sortie qui tombait en tout cas très mal car au même moment, c'est sa mère Khadija Aram, une ancienne élue de la ville de Trappes qui se faisait condamner à de la prison ferme pour avoir escroqué des sans-papiers.
Cette élite aux commandes de nos ondes qui distille son savoir-penser ne sait malheureusement pas que la roue tourne. Accabler des pauvres gens quand on a sa mère qui escroque les administrés de la ville où elle est élue rappelle l'indémodable réplique de Lino Ventura "les cons, ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît".