La direction du Louvre a demandé à Marine Le Pen de retirer sa vidéo où elle réalise un clip à côté de la pyramide du musée français.
La direction du Louvre se politise sans complexe. Étrange que la vidéo de Marine Le Pen dérange juste parce qu'elle est filmée avec en arrière-plan ce joyau architectural alors que le discours d'Emmanuel Macron le soir de sa victoire aux élections présidentielles en 2017 où apparaissait très clairement cette même pyramide n'a jamais fait l'objet d'une telle polémique. Là aucune mise en garde contre l'équipe du nouveau président montrant bien que certaines de nos institutions politiques et culturelles sont en proie à une instrumentalisation de plus en plus intensive. La direction du Louvre assume par son injonction à Marine Le Pen son orientation politique alors que "le Louvre appartient à l'ensemble des Français" selon les propres termes du service de communication du musée.
La volonté d'interdire le symbole que représente cette pyramide vitrée aux uns et de l'autoriser à d'autres ne fait aucun doute et tout cela en fonction du bord politique de chacun. On peut donc parler d'une discrimination politique manifeste car même si Marine Le Pen n'est pas une démocrate ni issue d'une grande école de tolérance, il convient de rappeler que les symboles de la France appartiennent justement à tous. L'Arc de Triomphe, le Panthéon, Notre Dame, l'Arche de la Défense sont tous autant de symbole de l'excellence française et il ne viendrait à personne l'idée d'empêcher un(e) candidat(e) à la magistrature suprême une séquence vidéo filmée avec un de ces joyaux qui font encore la merveilleuse réputation internationale de la France.
Nous apprenions dans l'édition du 15 janvier que la numéro deux de la Sécu travaillait à l'élaboration du programme d'Emmanuel Macron. Plus qu'une institution, c'est carrément un des piliers du Conseil Nationale de la Résistance qu'on devoye de sa vraie vocation. La Sécu donc aussi se politise et c'est ainsi que de plus en plus d'administrations, d'organes de gestion publique censés restés neutres et même au delà de tout soupçon d'affiliation politique mélangent sans complexe leur fonction pour laquelle ils sont grassement rémunérés et leur militantisme politique. On accueilliera donc l'effarouchement du directeur du Louvre avec sourire et étonnement de ne pas avoir relevé la même séquence vidéo d'Emmanuel Macron en 2017.
La France devient décidément un pays où tout se juge selon des critères à géométrie variable. Un deux poids deux mesures qui se répand partout dans notre société à la faveur des possédants et des détenteurs de tous ces pouvoirs discrétionnaires qui font et défont les CV de tous les "serviteurs de l'Etat" imbibés d'un carriérisme vertigineux au grand dam de l'intérêt général.