Alors que la gauche s'apprête à échouer lamentablement aux prochaines élections présidentielles, les citoyens appellent désespérément à l'union.
La précarité, les inégalités, le chômage, le démantèlement du service public, la retraite qui s'éloigne, la sécurité sociale qui s'effondre, l'université qui sera bientôt payante pour tous sont autant de synonymes du macronisme et pendant ce temps, il y a encore des hommes et des femmes sur l'échiquier politique de gauche qui se posent la question d'unir ou non leurs forces pour ce scrutin ô combien important. Mais à y regarder de près, tous les candidats (PCF, PS, EELV, LO) savent sans l'ombre d'un doute que c'est bien Jean-Luc Mélenchon (JLM) le mieux placé pour atteindre le second tour de cette élection, la clé de voûte de cette échéance démocratique. Anne Hidalgo, Fabien Roussel, Yannick Jadot, sont parfaitement conscients qu'ils n'ont aucune chance de se qualifier pour le second tour. Les résultats des dernières élections mais aussi les sondages placent tous Jean-Luc Mélenchon en tête des intentions de vote parmi les électeurs de gauche.
Pourquoi? Parce que c'est le seul à proposer un programme radicalement de gauche et la radicalité est précisément ce dont a besoin la France aujourd'hui après dix ans de macronisme si l'on compte les années qu'il a passées au secrétariat général de l'Élysée et à Bercy en tant que Ministre de l'Économie. Anne Hidalgo qui a soutenu la loi El Khomri, qui a fustigé l'action coup de poing d'Attac lorsque l'association d'extrême-gauche a badigeonné les vitrines de la Samaritaine pour dénoncer l'enrichissement indécent du milliardaire pendant la pandémie dit bien quelque chose du PS ou de ce qu'il en reste.
Fabien Roussel tout comme Yannick Jadot ne doivent pas croire beaucoup plus à leurs chances de victoire également. Veulent-ils sauver leur parti respectif ou la France du joug ultra-libéral dans lequel elle est empêtrée? À quoi bon voter PCF, EELV ou le PS quand on sait que ces micro-candidats servent la cause de Macron et de ses donneurs d'ordre?
La personnalité de Jean-Luc Mélenchon fait souvent débat, polémique. Il est adulé par les uns, détesté par les autres mais que demande-t-on précisément aux électeurs? De voter! Certains confondent sciemment entre voter et aimer. On vote pour un programme porteur d'enthousiasme et de changement allant dans le sens du progrès social et la bonne foi commande de reconnaître que c'est bien le programme de JLM qui inspire la plus forte espérance aujourd'hui.
Identifier le PCF comme le créateur du Conseil National de la Résistance n'a plus beaucoup de sens en 2022 car les acquis du CNR ont été partiellement vidés de leur substance suite aux dites réformes qui s'y sont greffées (recul de l'âge de la retraite, déremboursement des médicaments, des soins, dépassements d'honoraires non pris en charge etc). Quant aux 35 heures instaurées par le PS, elles sont totalement désuètes car la hausse du temps de travail a réussi à s'imposer idéologiquement dans l'opinion publique comme une mesure phare pour accroître la compétitivité de la France. La défaite politique du PCF, du PS et d'EELV sont donc actées.
Alors voter pour des candidats dont on sait pertinemment qu'ils n'ont objectivement aucune chance de sauver les ouvriers, les précaires, les privés d'emploi, les retraités et les étudiants des tumultes à venir est une chance inouïe pour la bourgeoisie dont les intérêts sont de mieux en mieux défendus et même promus par la classe politique actuelle. Au mois d'avril, si JLM n'arrive pas au second tour, il ne faudra pas se lamenter mais se préparer au pire...