La tribune de Laurent Joffrin publiée le 18 mars dans le Nouvel Observateur n'a franchement pas fait vibrer grand monde. On savait Laurent Joffrin sans grande envergure intellectuelle, mais là il nous a livré la démonstration de sa propre vacuité politique.
Le texte est une charge antimélenchoniste stérile et cache mal l'animosité qu'il a pour le leader de LFI. La tribune intitulée "Mélenchon, le vote inutile" est une tyrade dont le seul objectif est d'instiller le doute dans l'esprit des Insoumis. Sans objectivité ni véritable analyse journalistique digne de ce nom, Laurent Joffrin déroule une analyse qui n'est ni convaincante ni capable de porter un message politique incitant à la réfléxion. Pire! Il tente de créer un sentiment de culpabilité chez les Insoumis dans le cas d'un duel Macron - Le Pen en évoquant le scénario de 2002 qui a vu Lionel Jospin éliminé dès le premier tour.
Sauf que l'ancien journaliste de Libération n'a toujours pas compris que le PS est définitivement relégué à des scores électoraux qui vont l'enfoncer dans les méandres de l'oubli. Il n'a pas plus réalisé l'ampleur de la trahison de François Hollande qui a violé les espoirs inspirés par les mots suivants "mon véritable ennemi, c'est le monde de la finance". Il est d'ailleurs tellement déconnecté de cette France radicalement progressiste qu'il pense Anne Hidalgo vraiment à la hauteur des enjeux du monde contemporain. Celle qui a défendu Bernard Arnault lorsque La Samaritaine a été taguée pour dénoncer les profits réalisés par le milliardaire pendant le crise sanitaire est aujourd'hui à 1,5% d'intentions de vote, donc proche du néant. Mais pas suffisant pour décourager l'ancien chef de la rédaction de Libé.
Le fondateur du mouvement Engageons-nous, un mouvement plus proche d'une coquille vide soit dit en passant, est le symbole de cette gauche qui s'est embourgeoisée au point de s'être totalement détournée des ouvriers, des précaires, de toute cette France qui galère et qui n'avait jamais disparu, bien au contraire. Enfin l'adhésion à la sociale-démocratie érigée en référence intellectuelle de la bienpensance sociale et progressiste a définitivement acté le divorce entre le peuple de gauche et le PS.
D'ailleurs si Laurent Joffrin était bien renseigné, il saurait que le rejet du PS est si fort que seule sa disparition peut apaiser ce ressentiment. Espérons seulement qu'il votera Mélenchon au second tour.