C’est une explosion de violence à laquelle nous assistons via nos écrans de télévision et de téléphone. Clés d’étranglement, coups de matraques, charges ultra violentes sans aucun discernement déferlent sur les rues de Paris et des grands villes qui défient le pouvoir en place. Les images font même le tour du monde pour montrer ce qu’est la macronie. Les arrestations arbitraires tiennent aussi une bonne place dans cette surenchère autoritariste.
La France lutte pour rester une démocratie même imparfaite mais le déploiement de la police depuis ce jeudi 16 mars sous le mot d’ordre « carte blanche » donne bien la sinistre mesure de ce que ce pouvoir est capable de faire pour imposer ses contre réformes. D’ailleurs, le président le plus contesté de la Vème République brille toujours par son absence. Pas un mot, pas une réaction ou un mea culpa suite à ce 49.3 de trop. La ligne est toujours « on tient bon et on avance comme un rouleau-compresseur ». Les forces policières tentent en vain d’écraser un soulèvement populaire qui fera date dans l’histoire de notre pays. Ce 16 mars fut la centième invocation de l’article 49.3. L’usage immodéré de ce dispositif constitutionnel a montré ses limites et surtout son caractère autoritaire et profondément illégitime.
Où sera la crédibilité de la France lorsqu’Emmanuel Macron se rendra dans des pays autocratiques pour critiquer le manque de libertés d’expression? Comment prôner la démocratie participative quand on gouverne à coups de 49.3? Où est passé le grand débat et ses grandes promesses? Et l’engagement pris par le président pendant la dernière campagne de « gouverner autrement » s’est lui aussi évanoui. Les images qui se succèdent rappellent furieusement la crise des gilets jaunes et sa gestion absolument calamiteuse dominée par des tirs de LBD tous azimuts. La France des Lumières est violée par une poignée d’individus dont la seule visée est de précariser au bénéfice de quelques uns à l’appétit insatiable. Le gouvernement se targue de défendre les peuples opprimés notamment les Ukrainiens, mais qui pour protéger les Français contre leurs gouvernants devenus fous, ivres de leur pouvoir et totalement soumis aux désidératas des marchés financiers?
Le peuple français se bat aujourd’hui pour récupérer sa souveraineté confisquée par un homme à l’intelligence, croit-il, supérieure. La phrase stupéfiante de Gerard Longuet « je ne suis pas un Français moyen » au micro de Célia Mebroukine dans l’enceinte du Palais Bourbon pour défendre ses émoluments et le régime très spécial des sénateurs dit tout du dédain que ces élus ont pour le peuple qui les nourrissent pourtant grâce à leur labeur. Une phrase qui résonne avec fracas dans la tête des électeurs et renvoie incontestablement à la monarchie absolutiste, insensible et résolument sourde au doléances du Tiers-Etat.
Un peu comme si l’histoire était un éternel recommencement, cette séquence politique et sociale historique nous rappelle que les démons du passé ne sont jamais très loins si l’on y prend pas garde. Aujourd’hui l’histoire est En Marche et la France va enfin renouer avec l’espoir.