Booba incarcéré : lorsque la justice devient vecteur d'injustice

Le tweet de Booba envoyé depuis sa cellule à Fleury-Merogis ne laisse pas indifférent. Le juge en charge de son dossier a décidé de son incarcération jusqu'à la tenue de son procès. Une décision qui defraye la chronique là encore. Rappelons que Booba et Kaaris se sont battus accompagnés chacun d'hommes de main pour en découdre à l'aéroport d'Orly.

Si l'histoire est anecdotique, la décision de maintenir ces jeunes gens en prison ne peut nous empêcher de penser à Alexandre Benalla qui bénéficie d'une liberté sous contrôle judiciaire alors qu'il a violenté effrontément des manifestants sans être dépositaire de la force publique. Le code pénal est pourtant clair, unique et le même pour tous pour peu que l'on ait une conception équitable et impartiale de la justice. Un exemple de plus d'une justice à deux vitesses où l'origine, qu'on le veuille ou non, détermine le destin judiciaire de tout justiciable.

Disons succintement que si vous êtes maire et que vous siphonnez les comptes de votre commune à des fins d'enrichissement personnel, vous risquez l'emprisonnement avec la confiscation de vos biens mal acquis. Par contre si vous commettez ces forfaits et que vous vous appelez Patrick Balkany, la prison risque alors d'être une fable lointaine.

Si vous provoquez une rixe causant la mise à sac d'un duty free et des dégâts matériels conséquents, le code pénal prévoit une liberté conditionnelle possible sous caution pour prévoir la réparation du préjudice financier. En revanche , si vous êtes auteur de tels méfaits et que vous vous appelez Booba ou Kaaris, alors ce sera passage par la case prison ferme.

Le code pénal prévoit aussi des sanctions exemplaires pour les pédophiles sauf lorsque vous êtes prêtres et donc sous protection de l'institution catholique. Autant d'exemples qui démontrent que l'institution judiciaire est loin d'être porteuse d'une égalité entre les hommes. C'est en prenant conscience de cette justice qui porte si mal son nom que le tweet de Booba prend tout son sens "Je voudrais être Benalla ou moine pédophile".

La justice devenue le symbole de l'injustice.