Politis est en danger et il nous le fait savoir dans son édition du 18 novembre. Politis est un journal hebdomadaire très axé sur les problématiques sociales avec un regard humaniste. La ligne éditoriale est clairement à gauche, populaire à ne pas confondre avec populiste et le travail des journalistes y est très appréciable.
Mais voilà des difficultés financières viennent troubler la vie de cet hebdomadaire et de ses dizaines de salariés. Il faut savoir que Politis n'est pas détenu par un milliardaire comme l'est 90% de la presse française ce qui pose d'ailleurs un vrai problème d'indépendance et de crédibilité des journalistes. Politis est detenu par une association nommée Pour Politis à hauteur de 76%. Celle-ci se compose des lecteurs et lectrices et des salariés du journal. "Les 26 % sont détenus par sept personnes amies". La notion d'amie reste en effet à préciser mais en tout cas, le modèle économique choisi par la direction du journal fait très peu de place à la publicité et il faut que celle-ci soit conforme aux valeurs qu'il promeut dans ses colonnes.
Le Figaro, Valeurs Actuelles, Le JDD, Les Échos sont tous des journaux qui vivent grâce à de faux mécènes intéressés et surtout engagés dans une féroce bataille des idées. Bernard Arnault, la famille Dassault, Vincent Bolloré ne sont pas des philanthropes et chacun le sait. Pourtant ils détiennent tous des quotidiens et des hebdomaires qui leurs coûtent beaucoup d'argent car ils ont parfaitement compris que la bataille se mène d'abord sur le plan des idées et la presse, premier diffuseur d'opinions participe activement à cette lutte intellectuelle. C'est à cause de cette oligarchie inique mais particulièrement bien organisée que notre modèle social recule, que les droits des plus précaires sont sacrifiés et que la justice sociale cède du terrain chaque jour.
Les journaux ne sont pas un business lucratif. Bien au contraire! Les grands quotidiens accusent souvent des déficits comme Le Figaro, Le Monde, Le Parisien et bien d'autres mais les patrons de presse n'hésitent pas à renflouer les caisses de leurs journaux car cet argent sert en réalité à assoir des idées, un projet, un mode de société libéral, individualiste, capitaliste et dépourvu de toute considération sociale et humaine. La fiscalité, la juste répartition des richesses, l'aide aux plus fragiles sont des poisons du point de vue de cette caste qui planque son argent dans des paradis fiscaux et quoi de mieux que des journalistes bien instruits et qui manient la langue de Molière avec brio pour distiller ce mode de pensée.
Voilà pourquoi les classes populaires doivent aussi mettre la main à la poche pour aider des journaux en difficulté lorsqu'on sait qu'un journal œuvre pour contrer les idées rétrogrades. Le prolétariat a gagné beaucoup de batailles, surtout à partir de 1936. Et c'est bien d'un Front Populaire dont nous avons grandement besoin aujourd'hui pour sauver notre hôpital, notre sécurité sociale, notre système éducatif et tout ce qui fait le ciment de notre bien commun. Et pour y arriver, il faut accepter ce petit sacrifice financier car sans journalistes indépendants, plus de presse libre et sans presse libre, c'est nous retrouver à la merci d'une caste à l'appétit financier insatiable.
Soyons donc conscients du pouvoir que nous avons en soutenant un journal qui participe à une presse pluraliste et dont l'engagement pour les enjeux sociaux et environnementaux sont une évidence.
Billet de blog 21 novembre 2021
Il faut soutenir le journal Politis menacé de disparaître
Politis est en danger et il nous le fait savoir dans son édition du 18 novembre. Politis est un journal hebdomadaire très axé sur les problématiques sociales avec un regard humaniste. La ligne éditoriale est clairement à gauche, populaire à ne pas confondre avec populiste et le travail des journalistes y est très appréciable.
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