Du travail, "je traverse la rue, je vous en trouve". Une phrase qui a fait le tour du monde tant elle brille de mille feux par le mépris, la désinvolture et la condescendance qu'elle exprime.
Finalement Emmanuel Macron reprochait au jeune chercheur d'emploi de persévérer dans son domaine plutôt que de brader son diplôme d'horticulteur contre un emploi sous-qualifié, seul moyen pour huiler la machine économique contemporaine. Les faits semblent pourtant donner raison à cette vision désormais répandue et preuve en est cette réalité amère que vivent de nombreux diplômés. Combien de psychologues finissent plongeurs? Combien d'économistes finissent éboueurs? Combien d'informaticiens finissent chauffeurs de taxi?
Tellement de destins professionnels brisés par un capitalisme effréné qui ne permet plus de s'élever socialement alors que ces diplômes sont généralement obtenus au prix de sacrifices considérés naïvement un temps comme un investissement. En réalité il n'en sera rien.
Des nuits blanches, une jeunesse consumée, des quantités de pages absorbées pour faire de ce précieux sésame obtenu un joli cadre accroché dans un coin lumineux de sa demeure afin qu'il puisse un jour le montrer à ses enfants. Quel triste sort ce pays réserve à ses diplômés.