Les actes de vandalisme contre les radars se multiplient sur le territoire national depuis que la limitation de vitesse est passée de 90 à 80km/h. Les autorités ont recensé 400 faits de dégradation contre 100 d'ordinaire (source Europe 1). C'est étrange que des citoyens s'attaquent à des biens publics servant à prévenir et protéger les automobilistes pressés. Mais surtout à sanctionner.
Si la sanction est nécessaire, encore faut-il que celle-ci ait une vertu pédagogique pour qu'elle soit efficace. D'après une étude d'Auto Plus publiée le 3 juillet 2015, la majorité des radars (52%) ne sont pas placés sur des routes accidentogènes. Si le radar est là pour protéger les automobilistes, autant qu'ils soient installés sur des routes dangereuses non tant qu'à faire? Mais au lieu de cela, nos têtes pensantes jugent meilleur de poser ces radars sur des lignes droites où la visibilité est excellente pour que nous soyons tentés d'avoir la toute petite accélération de trop et se faire ainsi flasher malencontreusement.
On peut dans ce cas, sans être accusé de faire l'apologie du désordre public, que le vandalisme se justifie amplement. Prévenir et protéger les automobilistes est utile et nécessaire et les radars sont les bienvenus si le résultat recherché est de baisser réellement les accidents et la mortalité sur les routes. Mais les faits montrent une toute autre volonté des autorités compétentes à savoir d'utiliser ces radars comme des machines à cash et ça, c'est tout simplement inacceptable. Les radars deviennnent alors le symbole d'une injustice manifeste exercée par nos élites dont la mission première est pourtant de gouverner et d'administrer dans l'intérêt général.
Infliger des amendes totalement contre-productives à des citoyens dont la voiture est le seul moyen de locomotion possible ne fait qu'exacerber les victimes de ce racket organisé qui in fine fait progresser inexorablement le ressentiment du citoyen vis-à-vis du politique. Rouler à 100 ou même 120 sur une route limitée à 90 ne devrait poser AUCUN problème si celle-ci ne révèle pas d'antécédents accidentologiques
Mais au lieu de cela, on préfère aggraver les injustices jusque sur les routes. Pas étonnant dans ce cas que des citoyens prennent les devants et dégradent ces radars qui cristallisent à eux seuls un terrorisme social décrié de toutes parts.
La contestation citoyenne et celle-ci en fait partie est indispendable pour dénoncer ce qui ressemble bien à du vol sous couvert de lutte contre la mortalité routière. Cette lutte est donc dévoyée de sa noble cause pour la mettre au service d'un objectif plus mercantile que philanthropique.
Nos vies n'ont plus de valeur pour nos hommes politiques.