Encore un quinquennat pour rien

Encore un quinquenat qui sent le sacrifice du citoyen et de vains espoirs autour du projet présidentielle. A part du "sang et des larmes", ce projet ne respirait pas vraiment le progressisme ni le nivellement par le haut. On se réjouirait presque qu'une telle affaire aussi sordide que banale ait éclatée dans cette république bananière. Mais c'est sans penser aux plus fragiles, aux démunis, aux travailleurs pauvres, aux mal-logés, aux jeunes à l'avenir incertain.

Le projet présidentiel, pour ceux qui en doutent encore, est ou plutôt était absolument mortifère pour un pays qui a contruit son histoire politique et économique sur la solidarité transpartisane et transgénérationnelle pour ne laisser personne sur le bord du chemin. Cinq ans de macronisme sans cette affaire Benalla auraient été un blanc seing donné à l'exécutif pour causer des dégâts irréversibles dans l'héritage social laissé par Blum, De Gaulle, Mitterrand et bien d'autres.

Finalement cette affaire baptisée desormais l'affaire Benalla n'est-elle pas un mal pour un bien? Il y a fort à parier que oui car piétiner des siècles d'histoire où l'humain a été au coeur de chaque avancée pour nous ramener à un far west social etait une perspective terrifiante. Ce quinquennat est donc mort-né grâce ou à cause, selon la vision et l'ambition de chacun pour la France, à Alexandre Benalla.

On peut même se demander s'il n'a pas rendu un fier service à la nation toute entière car sans ses forfaits commis, la macronie serait en ordre de marche pour ramener la solidarité et la fraternité à un lointain souvenir. Et si l'abandon de ce projet rétrograde doit se payer au prix d'un immobilisme politique d'une durée indéterminée, je pense que le jeu en vaut la chandelle.