On apprend sur le site Capital.fr que Catherine Guillouard, presidente de la RATP, s'est faite augmenter de 12,5% faisant passer son salaire fixe de 300 000 à 350 000 euros. Elle pourra donc empocher la coquette somme de 50000 euros en plus en échange de ses prestations visiblement très appréciées par l'Elysée puisque l'intéressée suit parfaitement la feuille de route de l'exécutif notamment en préparant le terrain à la loi LOM.
50000 euros, ce n'est jamais que le salaire d'environ 25 machinistes qui eux devront attendre très longtemps pour voir leur salaire faire un tel bond. Car dans l'immédiat, le menu proposé pour le personnel roulant de la RATP est la diète...et une diète sévère. On peut dire en tout cas que madame Guillouard a un étrange sens du timing puisque ces généreux émoluments qu'elle s'est accordée interviennent en pleine tourmente sociale au sein de l'entreprise qu'elle dirige. Loi LOM qui va précariser les agents comme jamais, revalorisations salariales proche du néant et une réforme des retraites qui annule d'un trait de plume les acquis obtenus grâce à une âpre lutte.
Mais qu'on se rassure, le salaire de madame Guillouard est deux fois inférieur à son salaire passé en tant que directrice financière de Rexel. La belle affaire! Voilà qui devrait calmer tout le monde...mais pas les agents de la ratp qui observent cette séquence de façon totalement surréaliste. Rappelons que l'indice de mesure des inégalités a connu sa plus forte progression depuis 2010. Nul besoin d'être un savant économique pour comprendre que l'octroi d'une hausse de salaire de 12,5% calculé sur un salaire de plus de 300000 euros contribuera à aggraver cet indice à l'image de toute la politique économique actuelle d'un autre temps pour nous ramener au monde qu'Emile Zola nous a merveilleusesement bien décrit dans son indémodable "Germinal".
En attendant les agents RATP qui eux, oeuvrent au quotidien dans l'intérêt commun pour faire de la RATP une entreprise connue et reconnue retourneront au boulot amères d'apprendre un si grand décalage entre eux et leur présidente alors que la fin d'année s'annonce pour le personnel de l'entreprise publique sans cadeaux ni festivités en raison de la grève illimitée annoncée le 5 décembre prochain.
Se battre coûte cher mais ces agents ont compris que le coût de l'inaction lui est encore plus cher et se paie sur plusieurs générations.