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Billet de blog 13 octobre 2017

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Un Maroc illusoirement propspère

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La prospérité… un grand mot. Biens de Marocains déclarent que leur pays est prospère, mais ils ont tort. Ceux-là, pour la plupart, habitent un Maroc que je ne connais pas, que je n’ai pas connu. Bref, un tout autre Maroc. 

Eux, peut-être, mènent une vie prospère. Ils disposent d’un logement décent, d’un poste à responsabilité et d’une voiture qui fait plusieurs mètres avec chauffeur, et scolarisent leurs enfants dans les meilleures écoles privées du pays. Les horizons fixés par l'économiste français François Perroux s’appliquent bien à eux : ils se nourrissent, se soignent et ont accès au savoir et à la connaissance.

Que ceux-là, dont le slogan « dolce vita » conviendrait bien à leur situation, m’excusent d’emblée de les stéréotyper. Mais leur luxuriance leur voile la face. Le Maroc que j’ai connu, moi, est tout à fait différent. Le Maroc que j’ai connu est celui des oubliés profonds, celui des exclus et des marginalisés, celui dont les jeunes sont en quête vaine de modèles d’identification et en perte de repères. 

Le Maroc que j’ai connu est celui du paupérisme, celui des femmes-mulets de Sebta et Fnideq, celui des Mi Fatiha et des Mouhcine Fikri, celui du paupérisme et de la corruption, celui qui peine à se lever parce qu’à chaque fois des institutions mondiales le font rasseoir à travers leurs « miraculeux » plans et leurs interventions qui accentuent les lignes de fracture, celui qui est progressivement et fatalement miné par la « marchéisation » de son économie.

Non, le Maroc n’est pas prospère. Peut-être qu’un processus de changement est acté — en tout cas, je l’espère —, mais cette prospérité qu’on recherche demeure introuvable. Qu’on ne se leurre plus !

(1) : Vendeuse ambulante s’étant immolée par le feu après avoir été humiliée et molestée par les autorités locales. Ce tragique événement a ému bon nombre de Marocains.

(2) : Poissonnier marocain broyé par une bonne à ordure après s’être opposé à la saisie de sa marchandise.

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