A l’heure où j’écris ces lignes, les questions filent, certains fustigent, on imagine le Loup aux portes de Paris, l’arrêté autorisant 100 loups à « se faire buter » est passé à l’heure où nous étions à la fête, en voici le titre exact : Arrêté du 30 décembre 2019 portant expérimentation de diverses dispositions en matière de dérogations aux interdictions de destruction pouvant être accordées par les préfets concernant le loup (Canis Lupus) :
Les bergers crient, les indemnités tombent, les loups tombent, c’est la bataille du pot de terre contre le pot de fer, entre cohabitation et modernité hors réalité, c’est à vous les studios!
Son retour naturel a fait couler autant d’encre qu’il a fait tomber de balles; eh oui, le grand méchant loup est revenu de lui même après s’être fait botter le cul. Il est réapparut en 1992 dans les Alpes maritimes à partir d’une meute ayant subsisté dans le centre de l’Italie (massif des Abbruzes).
Il avait donc disparût de nos forêts et montagnes durant 60 ans (le petit chaperon rouge pouvait enfin se promener tranquille); et après tout ce temps, le revoilà, Canis Lupus, de retour en France où il était apparût il y a environ 400 000 ans.
Les conflits ont certainement toujours existé depuis l’apparition d’Homo Sapiens il y a environ 300 000 ans, mais on imagine d’autant plus avec l’apparition de l’élevage.
Certes, ce carnivore peut être impressionnant (comme n’importe quel animal sauvage avec une puissance que nous voyons rarement chez des espèces domestiques), ses attaques avérées en témoignent; mais méritait-il certaines pratiques? Les fameux pièges à loups, le poison. En France, on attachait les louveteaux vivants aux arbres et on attendait que les parents viennent les récupérer.
Son retour est discuté sur tous les fronts, et sur les fronts gras qui se plissent, les anciennes peurs refont surface.
Vient donc la question du pastoralisme et de la cohabitation. Nous comptons dans la péninsule italienne environ 1 000 loups et chez nos voisins espagnoles environ 2 000, il y a pourtant moins de problèmes. Dans ces deux pays, l’élevage ovin est plus grand que le cheptel français mais il est aussi mieux protégé grâce à des techniques connues: chiens de protection (patous, patous, partout), aides-bergers, effarouchements, etc. . .
Le loup revient également au moment où l’élevage ovin se porte mal. Pas de bol!
Nos pauvres mout-mout subissent bien des maux depuis environ 10 ans: maladies, parasitisme, chiens errants, etc. Mais tout cela n’est rien face à la concurrence internationale et l’évolution de la société.
Le français mange moins de moutons qu’avant, c’est dommage car ils vont quand même à l’abattoir (ou à l’équarrissage). Vient ensuite la question de l’impact du loup sur les ongulés sauvages. Comme tout prédateur naturel, le loup ne fait pas disparaître ses proie: cerfs, chevreuils, chamois ne disparaîtront pas de nos belles campagnes, en revanche il les rend plus vigilant et les dispersent, ce qui évite une trop grande concentration locales qui pourrait avoir des impacts négatifs sur forêts et cultures.
Rappelons que le loup est protégé au niveau européen par la Convention de Berne (1979) et est inscrit dans les annexes II et IV de la directive Habitats Faune Flore de l’UE (92/43/CEE) au titre d’espèce prioritaire.
The rest, as they say, is history. . . to be continued. . .
Ymisis.