Je dois mal vieillir car voilà qu'en tombant, par le plus grands des hasards - qui, pour le coup a, je dois en convenir, bien fait les choses - sur un défilé de mode, j'ai bêtement chopé la nostalgie de ma jeunesse baba cool, quand je portais des vêtements indiens - de l'Inde - et d'inspiration gitane, avec moult foulards superposés, bracelets cliquetants, bagues à chaque doigts et maquillages pailleté, sans oublier le sublime patchouli.... La totale, quoi... Mais qu'est-ce que j'aimais...
Par la suite, je n'ai jamais pu me conformer aux tenues ternes moche bon chic mauvais bon genre mais même si j'ai conservé les couleurs, je suis devenue - un peu - plus sobre, enfin, de mon point de vue qui n'est pas partagé par les parangons de la Norme....
Alors, quand, du coin de l'œil j'ai entrevu une photo de ce défilé
Défilé Manish Arora Défilés Paris printemps-été 2016 prêt à porter
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Photos du défilé Manish Arora à Défilés Paris pour la saison printemps-été 2016 en prêt à porter : découvrez la collection complète.
quelque chose a tilté dans mon cerveau reptilien, qui a fait écho dans mon cerveau mammalien et a court-circuité mon néo-cortex néo-konforme et je me suis mise à rêver d'un monde coloré, plein de fantaisie, harmonieux, avec ou sans foulards dans lequel chacun/e se vêtirait selon ses envies ou/et appartenances du moment, façon caméléon ou papillon. En dehors de tout marqueur ou modèle social discriminant...
Bon, Manish Arora est un Indien de l'Inde ce qui lui donne (autorise ?) une ouverture culturelle que les couturiers occidentaux n'ont pas : la plupart des défilés de mode que ma curiosité m'a amenée à regarder m'ont ramené à des univers post modernes robotisés, brutaux qui m'ont donné la sinistrose et - à part les vêtements sophistiqués et colorés des femmes Africaines, ce que je vois dans la rue ne réjouit pas mon regard.
Mais s'il est vrai que j'ai mauvais goût car le "bon" goût est celui des classes dominantes dont l'obsession récurrente est de se démarquer de ce qui fait "peuple" et que du coup, les classes dominées veulent les imiter pour ne pas être discriminées, ce qui engendre une course sans fin qui se joue souvent dans des détails qui deviennent des marqueurs (démarquants, des marques) en même temps que se mettent en place des jeux de miroirs dans les jeunes générations avec le négligé chic qui ne trompe personne sur l'appartenance sociale réelle du supposé non conformiste....
Quand/si les chicos d'ici porteront/portaient réellement les jupes gitanes de manouche Manish Arora, les Rroms et leurs magnifiques jupes colorées à volants seront/seraient peut-être moins discriminées ? 
On peut rêver, non ?
 
                 
             
            