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Billet de blog 23 juin 2011

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Bientraitance des enfants: la reprise dans l'acquisition du langage

La reprise, en ce qui concerne les relations adulte/ enfant consiste en la répétition de la totalité ou d'une partie de ce que l'enfant prononce par l'adulte.

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La reprise, en ce qui concerne les relations adulte/ enfant consiste en la répétition de la totalité ou d'une partie de ce que l'enfant prononce par l'adulte.

Les répétitions par l'adulte des sons produits par l'enfant lui indiquent que l'adulte s'intéresse à ses productions et veut entrer en communication avec lui Elles le valorisent en tant que sujet communiquant tout en lui montrant que ce qui émane de lui est plaisant pour l'adulte. L'enfant réagit en souriant, en gigotant, en s'excitant joyeusement.

Si dans les premiers temps, les sons émis par le bébé n'ont pas de sens pour lui, son entourage va leur en donner. Le bébé va établir un lien entre ses cris et la présence des adultes, il va les utiliser comme des signaux adressés à son entourage pour qu'il agisse sur lui et avec lui.

Aux environs de 3 mois, l'enfant comprend des mots simples. L'un des facteurs fondamentaux permettant le développement du langage va être la communication affective : pour que l'enfant parle il faut qu'il désire communiquer.

Vers 4 mois, ses gazouillis vont correspondre à un babillage plus complexe. Vers la fin de la première année, ce babillage s'affine et l'enfant prend du plaisir à répéter certains des sons qu'il émet, l'enfant alors est en mesure de prononcer son premier mot.

Ce premier mot manifeste l'intention d'une signification précise et correspond véritablement à l'accès au langage. Il n'y a pas de mot qui apparaisse plutôt que d'autres.

Ce premier mot est plus riche en signification pour l'enfant que pour l'adulte, c'est pourquoi on le qualifie de mot-phrase car il ne sert pas seulement à désigner un objet mais aussi une action ou une situation. Ex : "maman" peut aussi bien signifier une demande que vouloir dire "elle arrive"

Vers 14-16 mois lorsque l'enfant commence à produire des proto-mots ou des mots, ces mots ressemblent encore à du babillage mais ils ont une signification pour l'enfant et ses proches. Leur reprise joyeuse par l'adulte favorise l'acquisition du langage. Il s'agit d'une aide aussi bien dans l'ici et maintenant que dans le long terme car l'enfant comprend bien plus de choses qu'il n'en exprime et les dialogues en miroir avec l'adulte lui renvoient l'écho de son activité psychique en mouvement.

Les enfantines avec leurs bouts rimés répétitifs, les berceuses sont autant de moments d'échanges autour de la musique de la langue qui permettent à l'enfant de se l'approprier avec jubilation. Dans les récits qu'on lui raconte ou les lectures d'albums qu'on partage avec lui, la prosodie et la syntaxe l'emportent sur le sens, ce que la tradition orale a bien reconnu puisque si la plupart des enfantines sont des sortes « de non-sens » elles sont rimées, rythmées et correctes grammaticalement (une souris verte en est un des exemples les plus anciens puisque la première version écrite qu'on en connaisse date du XIVème siècle et est toujours aussi appréciée). Le tout petit enfant est très sensible à la musicalité de la langue du récit, aux répétitions, aux virelangues qui le ponctuent même si on peut supposer que le sens de l'histoire lui échappe en grande partie (on ne peut qu'émettre des hypothèses au sujet de ce qu'il comprend mais avoir la conviction qu'il le fait fait partie des illusions anticipatrices qui, si elles restent dans le domaine du jeu, aident l'enfant à construire son propre récit intérieur et à l'enrichir).

De même quand la personne qui prend soin de l'enfant lui annonce les actes qu'elle va accomplir sur son corps (« je vais te prendre ton bras droit pour le mettre dans la manche de ta brassière » par exemple) ou qu'elle lui raconte ce qui va se passer (« nous allons sortir pour rendre visite à mamie, il nous faudra prendre le métro, puis marcher un peu et monter un escalier, frapper à sa porte et on la verra »), ce qui s'est passé (oh ! tu te réveilles ? Tu t'es endormi dans le métro et maintenant nous sommes chez mamie), elle lui raconte le journal de sa vie et lui permet d'avoir des repères qui renforceront son sentiment de sécurité. Il n'est plus un objet qu'on trimballe d'un endroit à l'autre et dont la vie est constitué d'un perpétuel zapping de séquences sans liens les unes avec les autres.

C'est tout pour aujourd'hui : à suivre... La suite est ici :

http://blogs.mediapart.fr/blog/watayaga/010711/bientraitance-des-enfants-la-reprise-dans-lacquisition-du-langage-suite

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