Lettre ouverte à François Hollande, Président de la République
Monsieur le Président,
J’écoute, je regarde, j’observe… alors j’entends, je vois et je constate qu’une certaine France pleure…. Et c’est comme si c’était cette France qui vous écrivait aujourd’hui - c’est un cri du cœur - la France des petits et des sans grades, de ceux qui se lèvent très tôt et se couchent très tard, épuisés par des journées d’un travail harassant mais oh combien indispensable à tous…. ! Épuisés aussi d’angoisse pour leur compte en banque qui ne réussit même pas à leur permettre de survivre…
Je vous écrit aujourd’hui parce que la France souffre et que personne ne semble l’écouter… surtout pas ceux de là-haut, dans cette tour d’ivoire peuplée de grands patrons d’entreprises et d’administrations, mais aussi de grands décideurs, de commissions inutiles, de ministères et de parlements divers et surtout surpeuplés d’avides de pouvoir et d’argent… incapable de porter les bons diagnostiques et de prendre de vraies décisions, les décisions qui s’imposent… Ceux là qui dépensent frivolement en un jour ce que la plupart gagnent en un mois… et s’arrangent, par des tours de passe-passe, à ne payer aucun impôt…. Trichent, détournent, manigancent…. Et même pris le doigt dans le pot de confiture, il nient encore ! Là-haut, pour la plupart, ils n’en ont jamais assez…. Et ça se vautre allégrement dans leurs parachutes dorés, leurs primes astronomiques, leurs retraites mirobolantes, leurs salaires exorbitants, leurs avantages immérités, leurs privilèges dont on ne sait d’où ils sortent et pourtant volé sur l’argent public… et ils n’en n’ont jamais assez… et ça mène grand train ! Ont-ils vraiment mérité plus que la foule des petits et les sans grades qu’ils ne veulent surtout pas voir ?
Elle pleure, la France, avec tous les siens, ses petits chômeurs, ou travailleurs intermittents, privés du minimum vital… qui sont humiliés et traités comme des parias, comme si c’était de leur faute… mais là-haut, ils n’en ont jamais assez…
Elle pleure, la France, avec ses petits retraités privés du minimum vital… mais là-haut on s’en prépare une bien dorée… et ils n’en ont jamais assez…
Elle pleure, la France, avec ses sans abri, ses femmes, ses enfants, ses vieillards vivant dans la rue ou dans des logements tellement misérables…. des boites… des terriers… cachant leur honte d’être méprisés… mais là-haut, ils n’en ont jamais assez…
Elle pleure, la France, avec ses handicapés, ses laissés pour compte, ses malades mentaux et ses oubliés de la vie… privés du minimum vital… mais là-haut, ils n’en ont jamais assez…
Elle pleure, la France, avec ses jeunes sans avenir qui font n’importe quoi par désespoir… mais là-haut, ils n’en ont jamais assez…
Elle pleure, la France, avec ses ouvriers sous payés qui sont épuisés par leurs journées à rallonge dans des transports inhumains et surchargés, dans des usines bruyantes et sans âme dont les patrons, là-haut, ne cherchent qu’à faire encore plus de bénéfices, quitte à les licencier comme des mouchoirs sales… et ils n’en ont jamais assez…
Elle pleure, la France, avec ses simples soignant dévoués et compatissants au service des autres dans les hôpitaux, les maisons de retraite… dont les grands patrons, là-haut, ne cherchent qu’à se faire encore plus d’argent… et ils n’en ont jamais assez…
Elle pleure, la France, avec ses pêcheurs, ses petits agriculteurs et ses petits éleveurs exsangues qui dépensent plus qu’ils ne gagnent pour nourrir les français… mais là-haut, ils n’en ont jamais assez…
Elle pleure, la France, avec ses petites entreprises, ses petits commerçants et ses artisans qui croulent sous les charges et l’administratif… mais là-haut, ils n’en ont jamais assez…
Elle pleure, la France, avec ses simples gendarmes, ses policiers et aussi ses pompiers dont le métier n’est toujours pas reconnu « à risque » et qui tous, pourtant, la risque chaque jour pour la sécurité de tous et de chacun… mais leurs grands patrons, là-haut, ne cherchent qu’à se faire encore plus d’argent… et ils n’en ont jamais assez…
Elle pleure, la France, de ses tribunaux qui ne favorisent que le plus fort, le plus argenté… Mais là-haut…
Elle pleure la France, avec tous ses français à qui les plus forts en gueule interdisent sa culture, son histoire, sa religion fondatrice, sa sécurité, sa quiétude pour imposer les leurs… mais là-haut, il sont en sécurité avec leur argent…. Et ils n’en ont jamais assez…
Elle pleure, la France, avec tous les siens, ses humbles, ses discrets, ses trop épuisés par leur travail et leurs soucis quotidiens, par cet argent qui manque cruellement, par cette vie qui ne leur offre aucun autre espoir que de trimer encore plus pour parvenir juste à survivre…. Trop épuisés pour revendiquer … mais là-haut, ils n’en ont jamais assez…
Enfin, elle pleure la France, avec tous les siens, de ses politiques qui leur demande toujours plus de sacrifices sans jamais, quant à eux, faire le moindre effort… car là-haut….
Non, la France des petits et des sans grade n’a pas du tout, mais alors absolument pas, l’impression de vivre dans un grand pays civilisé. Elle se sent plutôt dans un pays asservis à ceux de là-haut, à la plupart de ses politiques et de ses riches, à l’avide de pouvoir et d’argent roi… Et pourtant, ce sont bien eux sa force vive… et les autres, là-haut, ce n’est pas la France… ils ne méritent absolument pas d’y revendiquer car ils ne veulent surtout pas entendre les cris et les pleurs qui montent, qui montent… Ceux de là-haut, ils se conduisent comme des vampires qui disposent des petits et des sans grade comme d’une source intarissable de profit pour encore plus se vautrer… pour après s’étonner que d’autres, des « petits chefs », en dessous d’eux, veuillent les imiter… et ainsi la gangrène gagne du terrain… Les systèmes sociaux et les institutions leur permettent cela, leur permette de se laver les mains de toute responsabilité personnelle…..
La France, c’est des millions de pauvres, dans un pays de souffrance et de misère qui fait de son mieux pour garder la tête haute… alors que, pendant ce temps, là-haut… Là-haut, ils n’en ont jamais assez…. ça se vautre allégrement… Mais, tous ceux là, tous ces vampires qui se rengorgent de l’argent public … S’il leur reste un tant soit peu de conscience, ils se reconnaitront.
Mais un jour, elle n’en pourra plus, elle n’acceptera plus, elle en aura assez de pleurer… alors ce jour là, la France se révoltera.