William Vautier (avatar)

William Vautier

Abonné·e de Mediapart

69 Billets

0 Édition

Billet de blog 13 juin 2025

William Vautier (avatar)

William Vautier

Abonné·e de Mediapart

Moins de temps d'écran pour diminuer la violence scolaire

La mort récente et tragique d’une auxiliaire de vie scolaire, poignardée par un collégien, a conduit le premier ministre à envisager l’installation de portiques de sécurité devant les collèges et lycées. Sans intelligence, ces mesures n'empêcheront aucune violence.

William Vautier (avatar)

William Vautier

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La mort récente et tragique d’une auxiliaire de vie scolaire, poignardée par un collégien, a conduit le premier ministre à envisager l’installation de portiques de sécurité devant les collèges et lycées.

Outre le coût d’une telle mesure — estimé à plusieurs centaines de millions d’euros pour couvrir tous les établissements — un rapide examen de l’actualité montre que la violence grandissante en milieu scolaire prend des formes multiples, et n’a pas besoin des armes.

Quelques exemples récents :

En mai 2025, une enseignante a été blessée par une porte détachée et lancée depuis un étage par des élèves.
En mars 2025, une autre enseignante a subi une agression avec étranglement dans un collège.
En septembre 2024, une bagarre à coups de béquilles et de marteaux a éclaté dans un lycée.
En décembre 2021, des individus non scolarisés ont pénétré dans un établissement et agressé à coups de poing des élèves.

Ces faits, qui ne disent rien encore des harcèlements aux conséquences dramatiques qui ont lieu sur les réseaux sociaux, illustrent une montée inquiétante de la violence touchant les enfants et adolescents dans notre société.

Cette violence, dramatique lorsqu’elle est armée, ne dépend pas uniquement des armes pour sévir. Elle est étroitement liée à la formation de nos enfants, à leur éducation, à leur capacité — ou incapacité — à comprendre le monde et à résoudre pacifiquement les conflits.

Il faut s’attaquer aux causes, pas seulement aux effets. Élever l’intelligence moyenne, et non pas essayer d’endiguer une violence inévitable lorsque les enfants sont livrés à eux-mêmes, aux réseaux sociaux, et non plus à l’école. 

La véritable solution pour réduire la violence en milieu scolaire ne réside ni dans l’interdiction des armes, ni dans l’installation de portiques de sécurité, mais dans une meilleure éducation des jeunes générations.

 
Quatre mesures simples peuvent être mises en œuvre rapidement :

1. Interdiction pure et simple du téléphone portable dans les établissements scolaires.
Le téléphone, source majeure de distractions et d’expositions à des contenus toxiques, nuit à la concentration et alimente les conflits.

2. Limitation du temps d’écran à une heure par jour pour les moins de 16 ans, avec des dispositifs efficaces empêchant tout contournement.
Cette mesure, largement recommandée par les experts en santé mentale, aiderait à réduire stress et agressivité. En outre, les élèves ne lisent plus parce que le téléphone les a privés d’un ingrédient essentiel à toute lecture : l’ennui.

Puis, éventuellement :

3. Abandon de la coûteuse informatisation de l’Éducation nationale, mise en place depuis plus de vingt ans, au profit d’un retour aux outils traditionnels : crayon, livre, manuel, tableau et feutre. Depuis 20 ans, plus de 5 milliards d’euros ont été investis dans la numérisation des écoles, avec des résultats mitigés.

4. Réaffectation des ressources ainsi économisées pour recruter davantage de professeurs. Ce budget pourrait permettre d’embaucher environ 40 000 enseignants supplémentaires, divisant ainsi par deux la taille moyenne des classes — de 30 élèves à 15.
 
Ces mesures, les deux premières applicables dès la rentrée prochaine, les deux autres pouvant faire l’objet d’un débat national, contribueraient efficacement à apaiser la violence scolaire en travaillant sur ses racines.

 
✊ Agissons ensemble pour un environnement scolaire plus sûr et plus épanouissant pour nos enfants.
Chaque signature compte pour dire « oui » à une éducation de qualité, fondée sur l’intelligence de soi-même, des autres, et la compréhension du monde.

Signez cette pétition et faites entendre votre voix !

https://chng.it/TFhNY2w8Tj

NB : Cette pétition reflète uniquement mon opinion personnelle, en tant que citoyen et enseignant. Elle n’engage en rien l’institution de l’Éducation nationale ni ma hiérarchie, et ne vise pas à les remettre directement en cause, mais à proposer un élargissement du débat sociétal autour de la violence croissante à l'école. 

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.