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Billet de blog 13 novembre 2011

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Occupy damande: radicalisons notre analyse

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Note : ceci est la traduction de l'américain d'un article publié sur aljazeera.net par Robert Jensen, le 9 novembre 2011, avec sa permission. Robert Jensen est professeur à l'Université d'Austin, Texas.

« Occupy » demande : radicalisons notre analyse

La crise à laquelle nous faisons face est dûe aux systèmes qui ont échoué – remplacer ses chefs tout en gardant le vieux système intact n'aidera pas.

Il y a une questionque les notables et politiciens ne cessent de poser aux rassemblements Occupy dans tout le pays : que demandez-vous ?

J'ai une suggestion de réponse : nous voulons que vous cessiez de réclamer une liste de demandes.

La requête de demandes est une tactique pour shunter les rassemblements Occupy vers la politique conventionnelle, de forcer l'élan de ces rassemblements en quelque chose que les puissants reconnaissent, pour qu'ils puissent dégainer leurs stratégies d'écrans de fumée, de sape, de carottes ou, si ces méthodes échouent, écraser toute entrave au bon fonctionnement du commerce.

Plutôt que de lister des demandes, nous, critiques de la concentration de richesse et de pouvoir aux USA pouvons creuser et approfondir notre analyse des systèmes qui produisent cette injuste distribution de richesse et de pouvoir. Ceci est un temps d'action, mais il y a aussi un besoin d'analyse.

Se rallier autour d'une inquiétude commune vis-à-vis de l'injustice économique est une chose ; comprendre les structures et les institutions de l'autorité illégitime est la prochaine étape.

Nous avons besoin de reconnaître que les crises que nous subissons ne sont pas seulement le fait de cadres supérieurs cupides ou de politiciens véreux, mais plutôt de systèmes en échec. Le problème n'est pas tant les individus qui contrôlent la plus grande part de la richesse du pays ou ceux au gouvernement qui les servent, mais les systèmes qui créent ces rôles.

Le plus grand nombre trace le début de la phase expansionniste américaine impérialiste à partir de la guerre hispano-américaine de 1898 et la conquête des Philippines qui se poursuivit pendant encore quelques années. Ce projet continua dans le début du XXè siècle, particulièrement en Amérique Centrale, où de régulières incursions militaires américaines y sécurisaient les investissements. Si nous pouvions nous débarrasser du gang de brutes et de voleurs actuels, nous trouverons que le nouveau patron est pareil à l'ancien.

Ma contribution à l'affinement de cette analyse vient en listes de trois, avec beaucoup d'allitérations. Que vous trouviez ou non mon analyse des questions-clé, au moins seront-elles faciles à avoir en tête : Empire, économie, écologie.

Empire : Immoral, illégal, inefficace

Les USA sont l'actuelle puissance impériale (sur le déclin), et les empires sont de mauvaises choses. Il nous faut laisser tomber nos notions narcissiques d'exceptionalisme américain – l'idée que les USA sont un énorme moteur à bonheur et à démocratie dans le monde, et donc un empire bienveillant et responsable. Les empires à travers l'histoire ont usé de contrainte et de violence pour acquérir une part disproportionnée des ressources disponibles, et l'empire américain n'est pas différent.

Si les invasions de l'Afghanistan et de l'Irak sont des exemples particulièrement grotesques de la destruction impérialiste américaine, il n'y a rien de nouveau dans tout cela ; les USA furent fondés par des hommes aux visions impériales qui conquirent le continent et s'en tournèrent vers le reste du monde.

L'empire sortit à pleine vapeur de la deuxième guerre mondiale, comme les USA endossèrent le rôle de puissance mondialement dominante et intensifièrent le projet de subordination du monde en voie de développement au système américain. Ces efforts se perpétuèrent sous la bannière de l' »anti-communisme » jusqu'au début des années '90, mais se poursuivit sous diverses autres formes, surtout la soi-disante « guerre contre le terrorisme ».

Que ce soit l'Amérique Latine, l'Afrique australe, le Moyen-Orient ou l'Asie du Sud-Est, l'objectif principal de la politique étrangère américaine a été constant : s'assurer qu'aucune autre voie de développement indépendante réussisse, où que ce soit. Le « virus » du développement autonome ne pouvait prendre racine nulle part de peur qu'il n'infecte le reste du monde civilisé.

Les victimes de cette politique – l'énorme majorité non-blanche – se compte en millions. Dans le Nouveau Monde, la politique américaine fut surtout mise en œuvre par des armées de procuration, tels les Contras au Nicaragua pendant les années '80, ou par le soutien à des dictatures et des juntes militaires qui réprimaient brutalement leur peuple, comme au Salvador. Le résultat dans la région fut des centaines de milliers de morts – des millions à travers toute l'Amérique Latine sur tout le XXè siècle – et des pays entiers ruinés.

L'intervention militaire directe était un autre outil des politologues américains, l'exemple le plus grotesque étant l'attaque de l'Asie du Sud-Est.

Après avoir soutenu l'effort français infructueux de re-coloniser le Vietnam à l'issue de la seconde guerre mondiale les USA envahirent le Sud-Vietnam et intervinrent également au Laos et au Cambodge, au prix des vies de trois à quatre millions d'Indochinois et de la déstabilisation de toute la région.

Pour empêcher la propagation du « virus » là-bas, nous larguâmes 6,5 millions de tonnes de bombes et 400000 tonnes de napalm sur les peuples d'Asie du Sud-Est. Le bombardement à saturation de zones civiles, des programmes de « contre-terrorisme » et d'assassinat politique, le meurtre routinier de civils, et 45 millions de litres d'Agent Orange pour détruire les cultures et la végétation – tout cela faisait partie de la guerre américaine contre la terreur.

Le 11 septembre, la vague justification terroriste devint tangible pour tous. Avec l'économie américaine n'étant plus la source de la domination, les faiseurs de politiques ont utilisé les attaques terroristes pour justifier une expansion des opérations militaires en Asie Centrale et au Moyen-Orient. Bien que des approches non-militaires étaient plus viables, la logique d'une dépense militaire toujours plus importante était lancée.

Une décennie plus tard, les échecs de cette politique impériale sont plus clairs que jamais. Les politiques de défense et étrangère américaines ont toujours été immorales, basées non sur des principes mais sur la puissance. Cette politique a régulièrement outrepassé les lois, violant les tenants intimes de la loi internationale et du système constitutionnel. Maintenant plus que jamais, nous pouvons voir que cette approche des affaires mondiales est inefficace, quels que soient nos critères pour l'efficacité. Une politique immorale et criminelle qui a perdu jusqu'à sa raison d'être : elle ne garantit pas la domination américaine.

Cet échec est la lumière au bout du tunnel. Comme l'inféodation de l'élite bipartisane à la domination américaine échoue, nous le peuple avons une chance de réclamer que les USA changent de politiques, de manière non pas à gérer le monde mais à en faire partie.

Une économie anti-démocratique

Le système économique qui sous-tend la construction d'empire aujourd'hui a un nom : le capitalisme. Ou, plus précisément, un capitalisme prédateur en col-blanc qui est antagoniste aux valeurs humaines les plus essentielles. Cette description semble étrange aux USA, ou tant pensent que le capitalisme est non seulement le meilleur des systèmes économiques existants mais le seul moyen rationnel et sain d'organiser une économie dans le monde moderne.

Bien que la crise financière qui commença en 2008 ait effrayé beaucoup de gens, elle n'a pas amené à remettre en cause la nature du système.

Ce qui veut dire que la première tâche est de définir le capitalisme. C'est un système économique dans lequel :

_ La propriété, capitaux inclus, appartient et est contrôlée par des individus ;

_ La plupart des gens doivent louer leur main d'oeuvre pour pouvoir survivre ; et

_ Les prix de la plupart des biens et services sont fixés par les marchés.

Le « capitalisme industriel », rendu possible par de puissants changements technologiques et la concentration impériale de capital, fut marquée par le développement de la production de masse et une plus grande spécialisation du travail. Le terme « capitalisme financier » est souvent utilisé pour dénoter un glissement vers un système où l'accumulation de profits dans un système financier en vient à dominer sur les processus de production.

Aujourd'hui aux USA, le plus grand nombre comprend le capitalisme dans le contexte de la consommation de masse – l'accès à des biens et services à des niveaux sans précédent. Dans un tel monde, tous et tout deviennent des produits de marché.

Dans l'idéologie dominante du fondamentalisme marchand, il est présumé que l'usage le plus extensif possible des marchés, de pair avec la privatisation de beaucoup de biens publics et le rétrécissement des services publics, déclenchera une compétitivité maximale et résultera au plus grand bien commun – et ceci est intrinsèquement juste, quelles que soient les conséquences.

Si un tel système produit un monde dans lequel la plupart vivent dans la pauvreté, que cela soit interprété comme la preuve que les principes fondamentalistes n'ont pas été imposés avec suffisamment de vigueur ; c'est un article de la foi que la « main invisible » du marché procure toujours le résultat préférable, même si les conséquences peuvent être terribles pour les gens ordinaires.

Comment critiquer le capitalisme dans une telle société ? Nous pouvons commencer en affirmant que le capitalisme est fondamentalement inhumain, anti-démocratique et non-soutenable :

Inhumain : La théorie derrière le capitalisme contemporain explique que parce que nous sommes des animaux avides et égoïstes, un système économique viable doit récompenser un comportement avide et égoïste.

C'est certainement une part de la nature humaine, mais nous sommes évidemment tout autant capables de compassion et d'altruisme. Nous pouvons agir de manière compétitive et agressive, mais nous avons aussi la capacité d'agir en solidarité et en coopération. En bref, la nature humaine est versatile. Dans les situations où la compassion et la solidarité sont la norme, nous avons tendance à agir de même. Dans les situations où la compétitivité et l'agressivité sont récompensées, la plupart des gens tendent vers ce comportement.

Pourquoi devrions-nous accepter un système économique qui mine les plus nobles aspects de nous-mêmes et renforce ses traits les plus cruels ?

Parce que, nous dit-on, c'est ainsi que sont les gens. Quelles sont les preuves de cela ? Regardez autour de vous, nous susurre-t-on, à comment se comportent les gens. Partout où se pose notre regard, nous voyons l'avidité et l'égoïsme.

Donc la preuve que ces aspects avides et égoïstes sont dominants dans notre nature est que, lorsque forcés dans un système qui récompense l'avidité et le comportement égoïste, les gens se comportent souvent ainsi.

Cela ne vous semble-t-il pas un cercle vicieux ? Plutôt pervers ?

Anti-démocratique : Dans le vrai monde – pas dans les livres ou les phantasmes de professeurs d'économie – le capitalisme a toujours été, et sera toujours, un système de concentration de richesse. Si vous concentrez la richesse dans une société, vous concentrez le pouvoir. Je ne connais aucun contre-exemple.

Pour tous les manquements de la démocratie formelle aux USA contemporains,tout le monde comprend que, le plus souvent, les riches dictent les contours des politiques publiques qui sont appliquées par des officiels élus. Ceci est pertinemment expliqué par « la théorie d'investissement des partis politiques » du politologue Thomas Ferguson, qui identifie les investisseurs puissants plutôt que les électeurs désorganisés comme le levier dominant des campagnes et des élections.

Ferguson décrit les partis politiques aux USA comme des « blocs de grands investisseurs qui s'assemblent pour promouvoir les candidats qui représentent leurs intérêts », et que « les partis politiques dominés par de grands investisseurs essaient de rassembler les suffrages dont ils ont besoin en faisant de (tous) petits appels du pied à) certains segments d'un électorat potentiel ».

Il peut y avoir de la compétition entre ces blocs, mais « sur tous les sujets affectant les intérêts vitaux que les grands investisseurs ont en commun, aucune compétition partisane n'aura lieu ». Quel que soit le nom que nous donnons à ce système cela ne peut pas être appelé de la démocratie, d'une manière qui ait un sens.

Les gens peuvent résister, et le font, à ce système qui voudrait les

Pour ajouter à l'inégalité au sein de la cellule familiale, nous sommes face à des menaces pertinentes à l'assaut humain sur le monde vivant qui proviennent de la société industrielle. Des sociétés hi-tech/hi-energy telles que nous les connaissons posent une réelle menace sur la capacité de l'écosphère à soutenir la vie humaine. Prendre acte de ce fait est un défi, et gérer les conséquences un plus grand encore. Il nous demeure l'opportunité d 'éviter les conséquences les plus dramatiques si nous intervenons rapidement et largement.. Si nous continuons à traîner des pieds, c'est »game over ».

Alors que la conscience écologique publique croît, notre réelle connaissance des racines du problème ne fait que semblant d'apparaître.

Avertissement des scientifiques à l'humanité – exprimé par 1700 des plus éminents chercheurs de notre planète :

« L'humanité et l'entité naturelle sont sur une courbe conflictuelle. Les activités humaines infligent des dommages cruels et souvent irréversibles à l'environnement et aux ressources naturelles. Non contrôlées, bien de nos pratiques actuelles mettent sérieusement à risque l'avenir que nous souhaitons pour la société humaine comme pour les royaumes animal et végétal, de manière à ce qu'il ne puisse plus soutenir la vie sous la forme que nous la connaissons. Des changements fondamentaux sont urgents à fins d'éviter le schéma de collision que notre direction actuelle entraînera.

Cette déclaration fut faite en 1992, et depuis nous avons régressé dans le combat pour la soutenabilité. Observez n'importe quelle mesure ou statistique de notre santé dans l'écosphère – assèchement des nappes phréatiques, perte de couche arable, toxicité corporelle augmentée, contamination chimique, le nombre et la taille de « zones mortes » dans les océans, l'accélération de disparitions spécifiques et la perte de biodiversité – toutes les nouvelles sont mauvaises.

Souvenez-vous que nous vivons dans un monde pétro-régulé qui arrive vite à l'assèchement de son robinet, ce qui implique une vaste re-configuration de l'infra-structure qui gère nos vies. Et bien sûr, il reste la trajectoire imprévisible de la disruption climatique.

Faites les comptes et posez une simple question. Où allons nous ? Prenez une métaphore. Sommes-nous une voiture qui tombe en panne d'essence ? Un train qui va dérailler ? Un radeau qui passe par-dessus la chute ? Quelque soit votre choix cela ne fait pas une belle image. Il est crucial que nous nous rendions compte qu'aucune solution technologique ne nous sauvera. Nous devons admettre qu 'aucune stratégie humaine visant à réduire le monde naturel n'a prospéré. Nous détruisons la planète et ce faisant nous-mêmes.

De l'espoir dans un avenir sombre

Ceux qui tiennent les manettes ont à cœur de contenir l'énergie d'Occupy, non pas parce qu'ils croiraient que les critiques de la concentration de richesses ont tort, mais parce qu'au plus profond d'eux-mêmes (ou ce qu'il en reste), ces puissants SAVENT que nous avons RAISON.

Les gens qui sont au pouvoir sont couverts de privilèges, mais ils voient le système qui se désagrège. La puissance militaire américaine ne peut plus garantir la domination mondiale. Les corporations financières ne peuvent plus prétendre imposer l'ordre à l'économie.

Le système industriel est incompatible avec la VIE.

Nous avons de nouvelles menaces aujourd'hui mais ne sommes pas les premiers hommes à vivre dans des temps dangereux. En 1957 Albert Camus décrivit le monde en termes qui résonnent :

« Demain le monde peut se briser en fragments. En cette leçon qui nous pend au-de la tête se trouve une vérité. Alors que nous voyons cet avenir les hiérarchies, les mensonges, dessus les honneurs apparaissent pour ce qu'ils sont : un vulgaire nuage de fumée. Et que la seule certitude nous restant est celle d'une souffrance nue, partout commune, mêlant ses racines avec un espoir tenace. »

Un espoir tenace est plus nécessaire que jamais. Comme les systèmes économiques, politiques et écologiques échouent, il est probable que nous soyions témoins d'horreurs qui nanifieront le XXè- siècle. Encore plus terrifiant est la dure réalisation que nous n'avons pas, à portée de main, de simples solutions – et peut-être aucune – aux problèmes les plus vexants. Nous avons peut-être dépassé le point de non-retour en termes de dommages écologiques et le débat est non pas comment empêcher les crises mais comment en pallier les pires effets. Personne ne peut prédire notre vitesse de chute dûssions-nous rester sur cette trajectoire, et nous ne savons même pas si nous pouvons en changer.

Nous ignorons beaucoup de choses, mais tout ce que je vois suggère que nous poursuivrons des objectifs politiques qui changeront dramatiquement dans les deux prochaines décades, sûrement pour le pire. L'organisation a trait non seulement à ces changements sociaux mais à ces changements fondamentaux dans l'écosphère.

En bref : nous organisons une période de contraction, pas d'expansion. Nous devons admettre que les tentatives humaines de dominer le monde extra-humain ont échoué. Nous détruisons la planète et ce faisant nous-mêmes. Ici, comme dans les relations humaines, soit nous abandonnons la dynamique domination/soumission soit nous ne survivons pas.

En 1948, Camus pressa les gens à »laisser tomber les querelles vides » et « prêter attention à ce qui nous unit plutôt qu'à ce qui nous divise » dans la lutte de guérison de la barbarie européenne. J'ai pris de Camus le sens du vécu de la tension entre faire face à l'horreur de nos vies tout en restant engagé. Dans la même veine, il parlait des « forces de terreur » (« forces » qui sont de notre côté comme du « leur ») et des « forces de dialogue » (qui existent ailleurs dans le monde). Où plaçons-nous nos espoirs ?

« Entre les forces de la terreur et celles du dialogue une grande bataille inégale vient de commencer, » écrivait-il. « Je n'ai que de raisonnables illusions sur l'issue de cette bataille. Mais je sais qu'elle doit être menée. »

Les rassemblements Occupy ne constituent pas encore un mouvement cohérent avec réclamations, mais ce sont des puits d'illusions raisonnables. Rejetant la parlote des campagnes électorales et des médias de masse, ces rassemblements sont une expérience de dialogue politique novateur, de ceux qui peuvent rabattre les forces de terreur déployées par la concentration de richesse et de pouvoir.

Sachant cela, la tâche centrale est de maintenir l'expérience, se souvenant du pouvoir latent du peuple qui refuse la légitimité d'un système. L'auteur/interprète John Gorka, écrivant sur ce qui paraît impossible offre le rappel parfait :

« Ils pensent pouvoir te brider, te définir et t'enfermer

Te diriger là où tu n'es pas chez toi

Ils savent d'où tu viens mais pas où tu vas,

Qui est la source de tous les chants »

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