François Hollande est un candidat très sous-coté aujourd'hui. ll ne veut pas être Cincinnatus retournant à sa charrue. Il est obligé de surprendre. Voici pourquoi il sera le candidat du P.S et peut-être même le prochain président.
Non parce qu'il a réussi à faire reculer le chômage bien sûr mais parce qu'il parie sur l'attachement au pouvoir des caciques de son parti, frondeurs ou suiveurs ceux-là même qu'il connaît trop bien et quelques autres des grands journaux qu'il a su conquérir contre le peuple. Il sera désigné lors de la primaire du P.S, ce qui lui donnera l'occasion de fêter enfin un succès démocratique avec les deux millions de privilégiés des centres villes qui se seront inscrits.
Il croît dur comme fer à son étoile comme Chirac en 2002 d'autant que Valls-Macron sont en première ligne sur des positions antisociales et sécuritaires comme s'il existait une cohabitation entre lui, le petit père du peuple et les vilains droitiers. Sans doute faudra-t-il aussi une multiplicité de candidatures à gauche comme en 2002 lors de la victoire de Chirac pour "dissoudre" Mélenchon, des candidats du P.C, des écologistes, des radicaux de gauche, de Chevènement ? Il y travaille depuis le dernier remaniement.
Peut-être comme Jacques Chirac aurait-il la chance d'avoir une affaire Voise et un emballement mediatique le jour sans campagne avant le premier tour de l'élection? Ce vieux monsieur agressé par des voyous, roué de coups dont la maison a été incendiée ce qui a déclenché une immense émotion d'abord dans les medias de masse: TF1, France 2, LCI avec 19 passages de la photo du visage tuméfié du viel homme, puis dans le peuple tout entier. Plus tard, curieusement, cette affaire n'aboutira à aucune condamnation.
Ensuite, la messe sera dite rassemblant les républicains de droite comme de gauche au deuxième tour en affrontant Marine Le Pen. Il lui suffira d'un seul tour pour l'emporter. C'est ce à quoi sert la primaire, à faire en sorte que la présidentialisation du pouvoir soit maximale et le démocratie au plus bas.
Il y a aussi bien sûr l'amour du pouvoir tout court dont on ne se défait pas aussi facilement et si bien décrit par Stefan Sweig dans "Joseph Fouché":
« Car le pouvoir est comme la tête de la Méduse : celui qui en a vu la figure ne peut plus détourner son regard, reste fasciné et charmé.

Celui qui, une fois, a goûté l’ivresse de la domination et du commandement ne peut plus s’en passer. Qu’on cherche dans l’histoire universelle des exemples de renoncement volontaire : en dehors de Sylla et de Charles Quint, on en trouve à peine dix, parmi des milliers, et des dizaines de milliers, qui, le coeur rassasié et l’esprit apaisé, aient pu renoncer à la volupté presque sacrilège de diriger les destins de milliers d’hommes.
Pas plus qu’un joueur ne peut quitter le jeu, un buveur la boisson et un braconnier la chasse, Joseph Fouché ne peut se passer de la politique. Le repos le tourmente et, tandis que d’un air serein, avec une indifférence bien jouée, il mime le rôle de Cincinnatus à sa charrue, les doigts lui brûlent déjà et les nerfs lui démangent de reprendre le jeu de cartes de la politique ».