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Edwy Plenel, François Hollande, Léon Werth et Kissinger: double révélation, double misère.
25 mars 2016. C'était au Cambodge, Edwy Plenel donnait une conférence sur le journalisme d'investigation dans la salle de "l'auditorium de l'Institut français". La récente inflation du vocabulaire (auditorium pour salle de cinéma, Institut pour centre culturel...) ne trompe personne même et surtout pas les chauffeurs de tuk-tuk qui vous conduisent facilement à l'Alliance française mais ne connaissent ni le Centre culturel français ni l'Institut de France.
La boursouflure du vocabulaire tente toujours de cacher quelque chose: la réduction des moyens alloués? la difficulté de légitimer la présence de la culture française à l'étranger noyée dans l'Europe "qui protège" et la culture dite " occidentale" qu'il ne faudrait pas fâcher? C'est la France floue, la France délaissée comme on le fait avec notre langue à l'ambassade pariant sur le "tout anglais", langue de l'entreprise, priorité de Fabius. C'est dans ces instants qu'on prend la mesure de notre misère.
Pourtant, Edwy Plenel a été écouté par une salle comble de jeunes Français, attentifs, serrés les uns contre les autres, dans une angoisse palpable d'avoir tenté une vie ailleurs et peut-être aussi, avec le sentiment consolateur de partager un moment singulier de compréhension, d'intelligence du présent. Edwy Plenel a dit la situation de la France telle que dévoilée par le journalisme d'investigation et par Mediapart.
Il a ajouté, affligé, une note personnelle à propos de François Hollande. En 2013,ce dernier a déclaré à Bamako après avoir lancé l'opération militaire dite Nerval contre les djihadistes:
"Je viens sans doute de vivre la journée la plus importante de ma vie politique".
Avait-il été charmé par l'infanterie de marine ou les parachutes de la légion étrangères? Grisé par la foule qui l'acclamait sur la place de l'indépendance? Il y a parfois des détails capables de révéler le tout.Ils deviennent plus que des traits, des caractéristiques de gouvernement puisque d'autres guerres ont ensuite été décidées en Centre Afrique, en Irak, en Syrie, en France même où l'armée patrouille dans un état d'urgence perpétuel.
Léon Werth dans "Clavel soldat" en 1919 p.297. Il est au front, dans la tranchée comme simple soldat.Il fait lire "l'Ethique" autour de lui et se désole. Il parle de la guerre.
"Même les joies: regarder un arbre, fumer une pipe, penser doucement à un être aimé, sentir bien en place le souvenir qu'on a de lui...Même les joies sont sans répercussion, sans vibration, sans écho. Elles s'annulent elles-mêmes. Elles ne dépassent pas le moment. Elles se piquent en nous et disparaissent. Les camarades d'ici sont vidés de leur quotidien humain. Ils sont trop faibles pour trouver dans leur vie de guerre de sentiments vrais.Ils sont enfermés dans la guerre, ils sont punis de cellule. Et puis, on ne peut plus opposer à la guerre la tristesse qu'il faudrait. On en mourrait "
La journée la plus importante de la vie politique de Hollande est un jour de guerre. En socialiste affiché on aurait pu s'attendre à ce qu'il se réjouisse d'une avancée sociale ou du recul du chômage. Il aurait rempli alors de joie tout un peuple enthousiaste mais non, il a préféré nous remplir de tristesse, de peur et d'indifférence à notre sort. Il filera bientôt comme un cavalcador d'Ancien régime, laissant là ses outils politiques pour la domination des hommes à son successeur qui ne manquera pas de les utiliser.
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New York au Waldorf Astoria, le 19 septembre 2016, une organisation inconnue en France et aux objectifs flous, la fondation "Appel of conscience", en présence de Henry Kissiger, a remis le prix d'homme d'Etat mondial de l'année à François Hollande car "le président Hollande est reconnu pour son leadership dans la sauvegarde de la démocratie [...] et pour sa contribution à la stabilité et la sécurité mondiales." (L'Express )
François Hollande, " homme d'Etat de l'année", a adressé ce tweet à Henri Kissinger, prix Nobel de la paix et criminel de guerre:
Élysée – Verified account @Elysee
.@fhollande : "c'est un honneur d'être ici. H.Kissinger, depuis que je m'intéresse à la politique, vous êtes une référence."
18:23 - 19 sept. 2016 à Manhattan, NY
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